mardi 16 septembre 2014

Billets-Le Parti socialiste a-t-il un avenir ?


Le Parti socialiste a-t-il un avenir ?

La confiance devrait être accordée au gouvernement. Mais ce vote à l'Assemblée aura surtout des conséquences sur l’avenir du Parti socialiste, estime la presse américaine.

"La gauche française divisée alors que le Premier ministre se rapproche doucement de la droite", titre The New York Times (NYT) en une de son édition internationale illustrée par une grande photo de Manuel Valls.

"Si la gauche se détourne de ses fondamentaux idéologiques, alors que représente-t-elle ?" interroge le NYT en soulevant cette question qui secoue les rangs du Parti socialiste (PS) depuis la nomination de Manuel Valls à Matignon. Le Premier ministre "essaie d'y répondre en appelant le PS à mettre l’accent sur la croissance plutôt que sur la protection sociale, alors que les dirigeants européens cherchent une méthode pour relancer leurs économies. Manuel Valls se trouve sur la même longueur d’ondes que son homologue italien Matteo Renzi, qui choisit de donner une plus grande liberté aux marchés et de réformer le travail, tout en essayant de repousser au maximum des coupes supplémentaires dans les dépenses publiques”, explique le NYT.

Bataille des idées au sein de la gauche
Tel est le dilemme de la nouvelle gauche européenne. "L’humeur est on ne peut plus lugubre à Paris", estime The Wall Street Journal (WSJ). "Les rebelles de la majorité socialiste menacent de s’abstenir [aujourd'hui] lors du vote de confiance à l’Assemblée pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une austérité trop sévère et la fin de la politique de la demande. Ce n’est pas seulement l’avenir du gouvernement qui est en jeu, mais bien la bataille des idées au sein de la gauche française", explique le quotidien économique.

“Pour comprendre la lutte qui se joue au sein du PS, il faut rappeler deux bizarreries de l’histoire récente. La première, c’est que François Hollande est un président accidentel [après le retrait de Dominique Strauss-Kahn (DSK) à la suite de l’affaire du Sofitel]. La deuxième, c’est la surprise provoquée par la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre. François Hollande ne l’a pas choisi parce qu’il était proche de lui, ou parce qu’il était le favori du PS, non. Ce fut un choix par faiblesse, pour essayer de redonner des couleurs à une présidence minée par l’insatisfaction de l’opinion publique grâce à un jeune politicien dynamique dont l’autorité ne serait pas discutée", explique le WSJ.

Et de conclure sur un diagnostic sans appel : "La France est dirigée par un président qui n’a jamais été clair ni avec son parti, ni avec son électorat quant à la direction qu’il veut suivre, et par un Premier ministre bien trop clair pour avoir le soutien de son parti."

 Dessin de Faber.
Source Courrier International

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