jeudi 18 septembre 2014

Billets-Conférence de presse de François Hollande


Conférence de presse de François Hollande

Impopularité record, majorité divisée, crises internationales : François Hollande était extrêmement attendu pour sa conférence de presse ce jeudi. Courrier international a demandé à trois journalistes étrangers s'ils accordaient leur vote de confiance au président français.


  • Vu du Sénégal - Hamidou Anne, éditorialiste à Térangaweb

"Je ne l’ai pas trouvé bon, c’est désormais habituel chez Hollande. A part les traditionnelles pointes d'humour et les petites phrases choc… Sur le fond, rien de nouveau, sur la forme, on voit un homme terne, qui n'emballe pas, qui n'y arrive vraiment plus. Mais s’il faut lui accorder un nouveau vote de confiance, je dirais oui quand même, car en face on a le Front national qui n'a jamais été aussi haut. Et à la veille du retour de Nicolas Sarkozy sur la scène politique, il faut que François Hollande rempile. Entre l'homme du discours de Dakar et l’héritière de Jean-Marie Le Pen, je préfère Hollande.

Depuis le Mali, son point fort est la politique étrangère. On se souvient de l'accueil historique de Bamako après l'intervention française contre les rebelles islamistes. C'est tellement son point fort - et il en est conscient - qu'il a commencé par là avec la Syrie, l'Irak, le Nigeria et même Ebola, avec l'installation d'un hôpital militaire en Guinée. Il annonce aussi - et c’est très important - un soutien aérien aux autorités irakiennes pour lutter contre le terrorisme.

Le reste fut une succession de rappels de positions de principe sur les conflits en Ukraine et ailleurs. Il a tenté de faire illusion avec la politique étrangère, mais cela marchera de moins en moins. Enfin, pour un président affaibli dans un pays déficitaire avec un taux de chômage record, les marges de manœuvre pour des interventions militaires à l'étranger deviennent très minces.


  • Vu d'Italie - Stefano Montefiori, correspondant du Corriere della Sera à Paris

Je le trouve habile, comme toujours, dans ce genre de situation. Toute la première partie a été dédiée aux crises internationales, domaine où la présidence Hollande est le moins en difficulté. Le président a déjà démontré par le passé qu’il était prêt à prendre position, en Syrie par exemple quand il était disposé à frapper le 31 août 2013 et que Barack Obama avait changé d'avis au dernier moment. J'ai l'impression qu'aujourd'hui il a revendiqué cet épisode en disant que l'inertie de la communauté internationale aggrave la menace terroriste.

Dans l'ensemble, il n’a pas fait de grandes annonces. C'était surtout un exercice de défense personnelle admirable. D'autres que lui pourraient se sentir mal à l'aise mais lui semble pouvoir surmonter n'importe quelle épreuve. Il assume ce qu'il fait, il y croit. Le mérite de François Hollande est d'être têtu. Il est cohérent, même contre les sondages, il continue.


  • Vu d'Espagne - Juan Pedro Quiñonero, correspondant du quotidien ABC à Paris

Cette conférence de presse a quelque chose d’extrêmement archaïque. Il n’y a guère que la France, la Russie, Cuba et l’Espagne qui ont l’honneur de faire des conférences interminables. Aucune nouveauté n’a été annoncée. C’est un effet de communication raté.

Le président a répété le bien-fondé de sa politique économique et sociale, mais les Français ont une opinion nette, ils rejettent cette politique. François Hollande veut croire qu’il aura des résultats d’ici à la fin de 2016. S’il a raison, dans un an ou deux, il sera en très bonne position. Pour l’instant, tout est incertain, tout est flou. Je trouve ça fatigant d’écouter un président qui répète ses petites blagues bidon. Au début de son mandat, c’était cordial. Aujourd’hui, ça tombe mal !


Source Courrier International

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