vendredi 18 janvier 2019

Billets-Austérité : qui sera le dindon de la farce ?


Austérité : qui sera le dindon de la farce ?

Quand les caisses seront vides et que l’argent ne rentrera plus, quelles seront les prestations touchées en premier.

Je reviens sur la grande farce politique et cette tragi-comédie économique qu’est la non-diminution des dépenses publiques et des déficits budgétaires. Pour repousser sans cesse l’échéance du redressement d’un État-providence en faillite et au bord du dépôt de bilan, Valls rejette ce qu’il appelle « l’austérité » (qu’on ne lui demande d’ailleurs même pas : on exige juste de la rigueur et de la discipline budgétaire). Mais comme il sait que les Français sont terrifiés par le mot « austérité », il l’agite comme un chiffon rouge pour ne rien faire et reporter sans cesse le redressement à une date ultérieure. Ce qu’il ne dit pas, c’est que cette austérité maudite, il l’inflige aux Français qu’il matraque fiscalement, alors qu’il ne l’accepte jamais pour l’État qui refuse obstinément de se serrer la ceinture. Alors quand on refuse de réduire le poids de l’État, que reste-t-il pour continuer à aligner les ardoises ? C’est simple : il reste l’impôt, l’emprunt, et… la réduction des prestations. Et dans tous les cas, ça va faire mal.

  • Matraquage fiscal
Du côté des impôts et taxes, les Français ont déjà donné. Les contribuables viennent de recevoir leurs feuilles d’impôts et il ne faut sans doute plus trop les chercher davantage de ce côté-là. Sinon ils achèteront tous des bonnets rouges pour l’hiver. Après l’avoir combattue à l’époque, le pouvoir envisage une TVA dite sociale pour remplir ses caisses vides , mais là aussi, il est possible que, malgré le qualificatif de « sociale », les consommateurs déjà ratiboisés n’apprécient pas vraiment une nouvelle taxe ! Comme ils n’ont plus confiance et ont peur de l’avenir, les Français mettent leur épargne de côté, mais ils savent bien que l’État lorgne avidement vers cette manne dormante et que la spoliation de l’épargne n’est pas loin (la bonne Europe a déjà tout prévu de ce côté-là avec la ponction directe sur les comptes bancaires).

  • Dette publique
Du côté des emprunts, l’État-qui-ne-renoncera-jamais-à-dépenser a déjà propulsé la dette à 2000 Mds d’euros pour la porter à près de 95% du PIB ! Il y a évidemment le feu au lac et si vous et moi étions endettés à ce point, nous arrêterions d’emprunter en déchirant immédiatement notre carte de crédit. Mais, voyez-vous, nos énarques socialistes pensent autrement et comme avec la dette ce sont les générations futures qui payent les ardoises, ils se moquent comme de l’an 40 d’accroître la dette encore et encore. Ça permet de continuer à dépenser allègrement : pour vous ce sont des dettes à payer, mais pour eux ce sont des bulletins de vote. Donc pourquoi y renoncer ?

  • Rabotage des prestations
Alors, que reste-t-il ? Eh bien, les prestations qui vont diminuer, et le dindon de la farce, finalement, ce sera vous et moi. Aussi simple que ça.

Les prestations sociales, les allocations, les aides, les primes en tout genre (vieillesse, santé, famille, chômage, pauvreté, invalidité etc.) correspondent aux versements d’argent que l’État-providence considère comme correspondant à des « objectifs sociaux ». C’est l’avantage de l’État-Providence et c’est évidemment parfait… Enfin, tant que la croissance est là, que l’État est riche et qu’il y a de l’argent à distribuer. Mais quand il n’y a plus de croissance et que les caisses publiques sont vides, alors il y a problème. En 2010, ces prestations étaient de l’ordre de 430 milliards d’euros, soit 22% du PIB. Que se passe-t-il d’après vous quand il n’y a plus d’argent dans les caisses publiques et que l’État est en faillite ? Eh bien les robinets se ferment peu à peu et l’État qui a refusé de se réformer fait payer la facture de son incurie à ses citoyens spoliés : il diminue la valeur du point de retraite, diminue les remboursements de Sécurité sociale, diminue les prestations, dérembourse les médicaments, emprunte même pour payer les salaires de ses fonctionnaires !

  • La fin de l’État-providence, ça va faire mal
Un jour prochain, forcément, Valls, les yeux rougis par les larmes, viendra nous annoncer la fin de l’État-providence socialiste. Quand cette austérité imposée arrivera (les Grecs ont vécu cela), la seule question sera de savoir qui sera pénalisé en premier : les vieux ? les handicapés ? les familles ? les jeunes ? On verra bien… En tout cas quand les caisses sont vides et que l’argent ne rentre plus, ce sont les prestations qui sont les premières touchées.
D’après vous, quelles sont les allocations qu’ils diminueront en premier ?

  • L’aide sociale à l’hébergement pour personnes âgées ?
  • L’aide ménagère aux personnes âgées ?
  • Les frais de garde à domicile pour personnes âgées ?
  • L’allocation aux adultes handicapés (AAH) ?
  • L’allocation de garde d’enfant à domicile ?
  • L’allocation de logement à caractère familial (ALF) ?
  • L’allocation de logement à caractère social (ALS) ?
  • L’Aide Personnalisé au logement (APL)
  • L’allocation de rentrée scolaire (ARS) ?
  • L’allocation parentale d’éducation (APE) ?
  • L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ?
  • L’allocation de solidarité spécifique (ASS) ?
  • L’allocation de soutien familial (ASF) ?
  • L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé ?
  • L’allocation équivalent retraite (AER) ?
  • L’allocation journalière de présence parentale ?
  • L’allocation personnalisée à l’autonomie (APA) ?
  • L’allocation veuvage ?
  • Les allocations familiales de base ?
  • Le complément familial ?
  • La prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) ?
  • L’allocation d’adoption ?
  • Le complément de libre choix de mode de garde ?
  • Le complément optionnel de libre choix d’activité (Colca) ?
  • Les prestations partagées d’éducation de l’enfant (PréParE) ?
  • L’allocation journalière de présence parentale (AJPP) ?
  • Les bourses de l’enseignement supérieur ?
  • Les bourses de lycée et collège ?
  • L’aide financière pour la fourniture de l’électricité ?
  • L’aide financière pour la fourniture du gaz ?
  • Le revenu de solidarité active (RSA) ?
  • La prime de retour à l’emploi ?
  • L’aide à la mobilité pour la reprise d’emploi  (ARE)
  • Etc.

Je n’ai évidemment pas fait la liste exhaustive des prestations (à laquelle il faut encore ajouter les trucs genre primes de Noël et toutes les aides de type Mairie de Paris que la chère Anne Hidalgo continue de distribuer aux frais des contribuables) mais c’est juste pour vous donner une idée de ce qui se passera quand l’État avouera sa faillite à des citoyens éberlués, sidérés et abasourdis de se voir spoliés comme les Grecs.

Mais peut-être ai-je tort de m’inquiéter ? Je devrais sans doute faire confiance à Claude Bartolone, le Président de l’Assemblée Nationale, qui nous a assuré : « On ne touche pas aux totems du progrès social ».


Source contrepoints.org

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