lundi 31 mars 2014

Billets-Le PS coulé


Le PS coulé

Le deuxième tour des élections a vu la victoire du Front national de Marine Le Pen dans 10 villes. Il a surtout confirmé le désaveu du gouvernement de François Hollande. Qui va devoir réagir très vite.

François Hollande et Jean-Marc Ayrault, le 27 mars 2014 - AFP/Michel Euler
“Défaite historique pour les socialistes”, annonce le quotidien de centre-gauche El País au lendemain du deuxième tour des élections municipales en France. “Le mécontentement de l’électorat et l’impopularité de François Hollande se fait encore plus net qu’au premier tour”, poursuit le journal qui juge que le PS sort “coulé” de ces municipales et que le Premier ministre fera sans doute les frais de cette défaite, “comme bouc émissaire”.

La défaite socialiste est d’autant plus marquante que “le centre-droit n’est pas dans une situation flamboyante : l’UMP est divisée et a traversé une série de scandales ces dernières semaines”. Enfin, El Pais revient sur le score du Front National, “un indubitable succès personnel pour Marine Le Pen”.

Le quotidien El Mundo, quant à lui, parle de “débâcle de la gauche”. Il souligne que “la majorité parlementaire n’a pas su contrer la crise en ses 22 mois au pouvoir”. “Hollande n’a pas d’autre solution que de remanier son gouvernement pour dire aux électeurs qu’il a compris le résultat des urnes.” “Paris aura à partir du 5 avril une maire espagnole”, se félicite enfin El Mundo en faisant référence aux origines d’Anne Hidalgo, victorieuse dans la capitale.

C'est aussi cette victoire que retient The Guardian : "La victoire de la socialiste Anne Hidalgo était la seule bonne nouvelle pour le président François Hollande et son parti dans la tourmente." Une tourmente que retient également The Times, qui analyse le choix des "électeurs français comme une colère contre le président Hollande et son administration socialiste."

En Allemagne, le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung explique que "depuis longtemps, les Français s'occupent à s'étriper, craignent pour l'avenir et méprisent leurs hommes politiques." Mais cette fois-ci, c'est pire : le gouvernement de François Hollande fait face à un "Super-GAU", un "plus grand accident envisageable", expression que les Allemands réservent aux pires accidents nucléaires. "Les conséquences seront énormes", prévient la FAZ. "L'autorité du président est déjà au niveau zéro. On peut douter qu'un remaniement suffira pour faire changer d'avis les Français à son sujet."

A Bruxelles, Le Soir prévient que "Hollande devra reconstruire après la rupture". Le quotidien de Bruxelles écrit qu'il faut changer de lecture face au vote Front national : “Un tiers des Français se reconnaissent dans les idées de Marine Le Pen. Parmi lesquels de nombreux jeunes. Ceux-là ne sont plus réceptifs aux codes anciens du combat anti-fasciste. Ils n’ont connu ni Hitler ni Franco. Dresser devant eux ces épouvantails n’a plus d’effet. C’est un travail, une place dans la société qu’ils veulent. Et ce sont leurs peurs – celle de l’autre, de l’étranger, de l’ouverture – qu’il faut d’urgence apaiser.” Un message de plus que devra savoir décrypter François Hollande, qui doit envoyer un message à ses électeurs déçus : “Ce week-end, une partie de la gauche a rompu avec son chef. Pour reprendre le mot qu’il utilisait à propos de sa vie privée, Hollande va devoir d’urgence "clarifier" sa situation.”

A Genève, Le Temps revient lui aussi sur la déroute de la gauche : “Malgré les appels pressants de la majorité, les électeurs de gauche ne se sont pas rendus massivement aux urnes pour sauver leur camp de la débâcle.” Le quotidien rappelle que les conditions pour une victoire du gouvernement socialiste n'étaient pas vraiment réunies : “La semaine écoulée n’a pas non plus incité les électeurs de gauche à se mobiliser : elle a commencé par une réaction initiale de déni des résultats, suivie d’un manque de sursaut ; elle s’est poursuivie par les mauvais chiffres du chômage tombés [le 26 mars] (3,34 millions de personnes, un record) ; [...] écœurée et en colère, la gauche de la gauche, enfin, n’a en rien été rassurée par les déclarations de la porte-parole du gouvernement et de ministres affirmant que le président de la République ne modifierait pas le cap de sa politique sociale-démocrate.”


Source Courrier International

Infos santé-Un "pacemaker" pour soigner les lombalgies


Un "pacemaker" pour soigner les lombalgies

La société Mainstay Medical a mis au point un dispositif qui génère de petites impulsions électriques afin de stimuler les muscles de la colonne vertébrale.

Deux électrodes sont inistallées de chaque côté de la colonne vertébrale et reliées à un implant qui génère de petites impulsions électriques pour stimuler les muscles. Mainstay Medical.

Dans son édition du jour, Le Parisien Aujourd’hui en France met en avant une innovation irlandaise qui pourrait permettre de soulager durablement les patients qui souffrent de lombalgie chronique.
Le mal de dos, fréquemment présenté comme le mal du siècle touche près de 10 % de la population mondiale selon deux études publiées mardi 25 mars dans les Annales des maladies rhumatismales, une revue dépendant du groupe du British Medical Journal (BMJ).

  • Deux électrodes de chaque côté de la colonne vertébrale
Le dispositif Reactiv8 développé par la société Mainstay Medical aurait obtenu des résultats très encourageants. Il s’agit d’une sorte de pacemaker du dos qui consiste a à intégrer deux électrodes de chaque côté de la colonne vertébrale, reliées à un implant qui génère de petites impulsions électriques pour stimuler les muscles.
"Quand nous avons mal, nous envoyons un signal au cerveau qui dit: ne te contracte pas pour bloquer la douleur. Or, moins le muscle travaille, plus il s'atrophie" explique au Parisien Peter Crosby, directeur général de Mainstay Medical et ingénieur bio-médical. ReActive 8 se charge donc de stimuler les nerfs impliqués dans la contraction.

  • Moins le muscle travaille, plus il s'atrophie
Reactiv8 a été testé pendant trois mois sur 26 patients en Belgique et au Royaume-Uni. "74% d'entre eux ont constaté une amélioration de leurs douleurs, 63% une réduction importante de leur invalidité et près d'un sur deux (45%) a repris le travail", écrit le quotidien.
"ReActive8 est conçu pour stimuler électriquement les nerfs responsables de la contraction de ces muscles et aider à rétablir le contrôle", explique Le Parisien, rappelant que "moins le muscle travaille, plus il s'atrophie. C'est un cercle vicieux".

  • Les patients ont fait fonctionner le dispositif, via une télécommande, 20 minutes le matin et 20 minutes le soir
L'implant antilombalgie présente aussi l'avantage de ne pas être trop contraignant au quotidien. "Les patients ont fait fonctionner le dispositif, via une télécommande, 20 minutes le matin et 20 minutes le soir", détaille Peter Crosby, directeur général de la société. Autre caractéristique "très enthousiasmante" : les patients ne sont pas obligés de garder leur implant à vie. "Une fois la douleur partie, ils peuvent le faire enlever", poursuit le directeur.


Source : sciencesetavenir.fr

dimanche 30 mars 2014

Billets-Le « Made in France »


Le « Made in France »

Comme on le voit sur cette photo, prise lors de sa visite officielle au Koweït en mars 2013, Nicole Bricq a une conception bien à elle du “chic à la française” qu’elle est censée représenter à l’étranger en sa qualité de ministre du commerce extérieur. Avec le nouveau scandale du 28 mars 2014 où elle juge “dégueulasses” la cuisine servie à l’Élysée et certains des plus grands crus de vins français.

SOS… Karl occupe-toi d’elle !

samedi 29 mars 2014

Billets-Le plan-plan d’économie de Moscovici


Le plan-plan d’économie de Moscovici

Bon, c’est vrai qu’avec le second tour des élections municipales, les politiciens n’ont plus tout à fait la tête à parler réformes, et encore moins à se plonger dans celles qui permettraient une vague économie de l’argent du contribuable. Mais qu’à cela ne tienne : vaillamment, un homme reste sur le pont à trouver des solutions innovantes et à sculpter un budget à la fraise de dentiste, le tout, avec le regard fixé sur l’objectif, c’est-à-dire son prochain poste de Commissaire Européen.
Vous avez reconnu Pierre Moscovici, qui n’aura jamais autant brillé qu’à ce poste de ministre de l’Économie (quand il n’a su en faire aucune) et des Finances (alors qu’il n’y a plus un rond en caisse). Et s’il lui faut briller, surtout actuellement, c’est parce qu’on sait que les municipales passées, le président Hollande devra indubitablement prendre acte du sentiment qu’on qualifiera de mitigé des Français à son égard.

On se doute déjà fortement qu’un remaniement semble envisagé, même si Hollande, têtu, pourrait choisir de n’en rien faire pour montrer qu’il ne travaille pas sous la pression, nananère. Mais si remaniement il y a, tout comme on sait que Vincent Peillon ne restera pas (c’est pour cela qu’il est en lice pour devenir député européen, le petit malin), tout comme on se doute que Ségolène Royal, profitant de l’expulsion de Treirweiler, pourrait réapparaître sur le devant de la scène politique avec un gros ministère joufflu et gonflé de socialitude, on sait aussi que Pierre a déjà choisi de devenir commissaire européen. Et on se doute bien que, vu de Bruxelles, les petites affres dans lesquelles se débattent les ministres français lui seront parfaitement sans intérêt. Mieux : le budget de la France deviendra alors un sujet de rigolade alors qu’il est encore, en ce moment, un sujet d’inquiétude pour le futur-ex-ministre de Bercy.

Pour le moment, Pierre met donc les petits plats dans les grands. Il ne recule devant aucune exagération en expliquant à qui veut l’entendre que son plan d’économie sera le plus ambitieux jamais pensé. Au moins, on n’est pas trop violemment surpris puisque c’est la troisième ou quatrième fois en dix ans qu’on nous sort que les plans d’économies pondus par les crânes d’œuf de la DGI sont les plus ambitieux jamais trouvés. Et comme jusqu’à présent, la dette française a continué de grimper et que les dépenses de l’État n’ont jamais diminué, on peut en déduire avec une assez bonne probabilité que ce plan aboutira à la même fanfreluche inutile.


Il n’en reste pas moins qu’il va bien falloir que quelqu’un s’y colle, à ces économies. Non pas que l’occupant de l’Élysée aurait pu trouver la lumière et découvrir que le pays, exsangue, a plus que jamais besoin de se mettre à la diète. Simplement, pour s’éviter des déboires auprès de la Commission (qui a tout de même mis la France sous observation), pour s’éviter des soucis auprès des trop nombreux prêteurs à l’État français qui commencent à trouver les perspectives économiques du pays douteuses, Hollande et sa clique vont bien devoir couper dans certains postes superflus.


Pour le moment, on a d’ailleurs déjà commencé à raboter un peu le budget pourtant colossal de l’Élysée. En présentant ainsi une baisse de 11 millions d’euros depuis 2011, soit une diminution de presque 4 millions d’euros par an, on a donc réussi à dégonfler le budget du palais présidentiel à 101 millions à l’année, et on ne désespère pas de passer à 100 millions en 2015 (un joli million de gagné, performance olympique). Rappelons qu’en sucrant la moitié du staff de l’Élysée, constitué essentiellement de ces indispensables fonctionnaires froufroutants faisant cour auprès du Roi Solex et en lui imposant un train de vie plus à la mesure du pays dans lequel il vit (et meilleur pour sa ligne, du reste), l’économie serait certainement plus substantielle (la République survivra sans Sérillon à la communication présidentielle, soyez-en sûr). Ne soyons pas bégueule : si le rythme est celui d’un catarrheux après un marathon, la tendance reste la bonne.

Du côté des fonctionnaires de tout le reste du gigantesque appareil d’État français, dont la masse salariale constitue à l’évidence le principal boulet traîné par l’économie du pays, il va être bien évidemment au moins aussi compliqué de tailler dans le gras. Ce sera même, si l’on en croit le discours lacrymogène de certains représentants, impossible : on est à l’os, mon bon mossieur, car oui, la France a besoin de ces milliers de personnels occupant leurs après-midis dans les collectivités territoriales diverses à agrafer des notes de services incompréhensibles qui ne seront lues par personne et dont le citoyen — qui paye pour tout ça — se fiche éperdument. Y’a pas à tortiller, ma brave dame : on a déjà économisé tout ce qu’on pouvait, mais si mais si, et faire plus, ce serait fauter. L’austérité, c’est vraiment trop dur.


Pourtant, on nous explique sans rire que la baisse des effectifs n’est plus un sujet tabou ! Ici, comprenez que c’est évoqué entre deux couloirs à Matignon, éventuellement pendant le goûter à l’Élysée, entre deux BN ou après un pépito-banga, histoire de faire un peu frémir la ménagère de moins de 50 ans qui paye pour tout ça. Mais rassurez-vous : rien n’est encore décidé, toutes les pistes sont étudiées, et on verra après les élections mais ne nous précipitons pas, surtout qu’en attendant, le nombre total de salariés de la fonction publique (territoriale, d’État et hospitalière) continue de grimper gentiment.

On le voit, faire des (vraies) économies alors que le ministre va partir, que tous sont d’accord pour dire qu’il n’y a aucune marge de manœuvre, et que personne ne semble prêt à faire le premier pas, cela ne va pas être simple. En deux ans de gouvernement Ayrault, on aura constaté une augmentation du SMIC de 2%, de l’allocation de rentrée scolaire de 25%, du RSA de 10% (sur 5 ans), un encadrement des loyers et une pincée de mesures sociétales accueillies assez diversement dans le pays pour qu’on ne puisse plus le qualifier d’apaisé. La dette n’aura pas baissé, l’effectif fonctionnaire et les dépenses des administrations non plus.
Pas de doute, le moindre frémissement de changement dans ces domaines s’apparenterait pour Hollande à retourner complètement sa veste (ce qui tombe bien après s’en être pris une carabinée).
Seul espoir au niveau des collectivités territoriales : les communes qui vont maintenant supporter les étatistes de droite suite aux Municipales vont se voir imposer ces économies drastiques que Hollande n’arrive pas à créer dans le giron de l’État. Ce sera d’autant plus facile qu’il n’aura pas à ménager ses opposants politiques et pourra ainsi amoindrir la douleur de cette cuisante défaite. Et ce sera d’autant plus facile que déjà, dans certaines communes, on commence à comprendre que les dépenses à tout va, électoralement parlant, ça ne prend plus.
Cela suffira-t-il ? Il n’est qu’à regarder de plus près les montants stratosphériques de la dette et des niveaux de dépenses des administrations pour comprendre que ce ne sont pas 10% d’économie ici ou là en papeterie qui sauveront la mise. Dès lors, pour moi, c’est clair : ce pays est foutu.

Source contrepoints.org

vendredi 28 mars 2014

Billets-Vous avez dit « amateurisme » ?


Vous avez dit « amateurisme » ?

Les deux promesses de campagne du candidat Hollande :
  • La supertaxe à 75 %,
  • La loi « Florange »,
auront finalement toutes deux été retoquées par le Conseil constitutionnel !
C’est aujourd’hui, la loi « Florange » qui obligeait une entreprise à vendre une unité de production au lieu de la fermer qui vient d’être totalement vidée de son contenu par les sages du Conseil. Ces derniers, sollicité par l’UMP qui avait déposé un recours, ont tranché : la loi dite Florange, voulue par François Hollande, qui consistait à obliger une entreprise à trouver un repreneur (potentiellement concurrent) à qui vendre l’usine qu’elle voulait fermer, n’est pas conforme à la Constitution. Il en va « de la liberté d’entreprendre » et du « droit de propriété »
Je viens devant vous prendre des engagements, avec toute la responsabilité nécessaire, je ne veux pas, moi, me retrouver dans la situation d’être élu un jour, sur une promesse et ensuite de ne pas revenir, parce qu’elle n’aurait pas été tenue. Le premier engagement, c’est de faire en sorte que nous défendions notre lisière d’excellence, la filière sidérurgique. Nous déposerons une proposition de loi qui dirait que quand une grande firme ne veut plus d’une unité de production, mais ne veut pas non plus la céder, nous lui en ferions obligation.

On pourrait admettre, dans le feu de l’action d’une campagne électorale, une erreur d’appréciation sur la faisabilité d’une loi, mais quand cette promesse démagogique devient une proposition de loi et qu’elle est rejetée pour anticonstitutionnalité, il n’y a plus d’excuse !
C’est de l’amateurisme, pur et simple !

Hollande est devenu le président recordman du nombre de lois rejetées par le Conseil constitutionnel, comme le montre ce graphique :


Nicolas Sarkozy a beaucoup été censuré mais pour beaucoup à cause d’animosité du président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, à son égard.
Ce dernier se serait confié en privé sur l’amateurisme du gouvernement Ayrault : “J’hallucine devant les erreurs de débutants que je constate dans les textes qui nous sont présentés » : une forme “d’amateurisme” !

Source je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr

mercredi 26 mars 2014

Billets-Aux Municipales… tout se passe comme prévu


Aux Municipales… tout se passe comme prévu

Or donc il y a eu le premier tour des municipales en France. Et avec la prévisibilité d’un train de la SNCF (y compris les aléas ferroviaires habituels, des feuilles mortes au conducteur en retard en passant par la caténaire moqueuse), les résultats se sont entassés les uns sur les autres, tristement prévisibles et assez moyennement rigolos.
Il faut, vraiment, être un démocrate endurci pour arriver à trouver encore un intérêt dans l’exercice du droit de vote tant le renouvellement électoral qui nous est ainsi proposé est à ce point convenu et d’un impact modéré sur la vie de tous les jours. Tout indique en effet que le désir atavique d’une masse, certes de plus en plus faible, mais toujours importante, de citoyens à vouloir contrôler les autres ne s’est toujours pas éteint. Quand bien même la participation continue, d’élection en élection, à tomber, montrant heureusement qu’une part croissante de contribuables a bien compris la nature fallacieuse du choix qu’on lui propose, une partie des médias et des politiciens a délibérément entrepris de nous occuper l’espace médiatique avec leurs petites excitations.
Le bilan de ce premier tour est pourtant suffisamment rempli d’échecs piteux pour que ni les politiciens, ni les journalistes politiques ne puissent ramener leur fraise avec fierté, ce qu’ils font tous pourtant avec cet art consommé que seuls les cuistres, les imbéciles et les innocents à l’esprit simple voire vide peuvent mobiliser.

Échec des fines analyses politiques et des sondages qui, soi-disant, n’avaient pas prévu les scores importants du Front National. Pourtant, il fallait être vraiment né de la dernière pluie pour ne pas se rendre compte que l’agacement des Français allait mécaniquement se reporter sur ceux des partis pour lesquels le risque pris était le plus faible. Or, qui mieux que ceux qui n’ont, en pratique, jamais dirigé, peut se targuer d’incarner un « changement », quel qu’il fut ? Logiquement, dès qu’une commune se retrouvait à faire choisir ses électeurs entre une droite dispersée et illisible et une gauche usée et décadente, où de surcroît ni les uns, ni les autres n’osent plus prononcer le nom de leur parti tant ils savent que ça les dessert, les suffrages se sont reportés sur le seul parti qui pouvait toujours prétendre n’avoir pas (trop) de casseroles. Et pour cause : quand on est trop petit pour attraper le pot de confiture, on ne risque pas de se faire pincer les doigts dedans.

Échec patent et parfaitement prévisible du PS qui aura persisté dans son autisme vis-à-vis des problèmes réels des électeurs, soit en les enfumant dans des considérations politiciennes oiseuses (faire barrage au Front National, avec des bouts de Front Républicain fraîchement cueillis et un petit retour des heures les plus sombres en bonus pour la deuxième semaine), soit en refusant d’admettre avoir empilé un certain nombre d’erreurs de stratégie, de tactique et de communication sur les deux années de présidence hollandiste.

Échec rigolo de l’UMP qui n’existe toujours pas : oh, bien sûr, on peut lire sur les villes les plus importantes que oui, tel candidat est bien à l’UMP, mais sur les petites communes, l’heure était surtout aux concessions, aux ouvertures vers les « divers droite » et autres nuances. Du reste, cet échec est toujours visible dans la posture que le parti emploie maintenant sur le mode « youpi on a gagné » alors que leur programme est toujours aussi inexistant, si ce n’est par contraposée : promis, l’UMP fera autre chose que le PS, éventuellement le contraire, ou le fera différemment, ou défera ce que le PS a fait, et ça ira mieux.


Concrètement, dans 100% des cas présentés (avec une marge d’erreur inférieure à 1%), les programmes des grandes tendances politiques se résument à un mot : dépenses. Tant l’UMP que le PS ou le FN se bousculent pour savoir comment ils vont dépenser les sous-sous de la popoche du contribuable. Aucun n’explique pourquoi et comment ils vont faire des économies, couper drastiquement dans les dépenses et non, comme on le lit systématiquement, comment ils vont finement broder de la sobriété dans les budgets papeterie, tonte du gazon ou renouvellement des maillots de l’équipe de foot locale. Les Français ont donc continué à voter pour toujours plus de dépenses. Bien joué.

Oh, bien sûr, il y a quelques joies, comme le fait de voir la mine plus que déconfite de certains minustres tentant de sauver les apparences (rassurez-vous, peu importe l’issue des scrutins : ils continuent à être payés à l’heure où je vous parle). Que voulez-vous, les discours plus ou moins gênés de minus si pâles déconfits aux municipales sont toujours un petit moment de plaisir, mais la mollesse habituelle des journalistes évite malheureusement leur saine et nécessaire humiliation qui rendrait l’exercice politique plus dangereux, et permettrait l’émergence d’une classe d’individus un tantinet plus couillus. On en est loin.


Il y a aussi quelques tristesses : après avoir découvert que NKM n’est pas une marque de voitures coréennes low-cost, mais bien celle d’une candidate à la Mairie de Paris, on s’aperçoit qu’elle arrive, malgré une arrogance de rappeur noir américain et l’impact marketing d’un conteneur à poubelles recyclables en train de brûler qu’elle parvient à coller une petite claque à son alter-égo socialiste au programme étonnamment similaire. Et au-delà de Paris, force est de constater qu’encore une fois, les élus qui ont, en bonus, un casier judiciaire déjà lourdement raturé, à l’instar de Woerth, Juppé ou Balkani, ne s’en portent pas plus mal. Les votants auront ce qu’ils méritent, décidément.

Et justement, reste les non-votants : la seule vraie victoire, dans ces pitoyables mascarades, est celle de l’abstention. Pour une élection locale où, traditionnellement, les gens se sentent tout de même plus concernés que d’autres élections (à commencer par les européennes, dans quelques semaines), le score des pêcheurs à la ligne est particulièrement symptomatique du malaise qui continue de grandir. Parce que si le PS s’est clairement pris la branlée que j’avais évoquée dans un précédent billet, si l’UMP fanfaronne de façon ridicule et contre-productive là encore comme je l’avais correctement prévu (pas dur), et si le FN peut raisonnablement espérer récupérer deux ou trois villes majeures, c’est surtout et avant tout grâce à cette abstention record.
Ceux qui sont allés voter sont ceux qui croient encore vaguement au spectacle de guignols qu’on leur propose, qui sont encore intimement persuadés qu’il y a bien une alternance entre ces gens de droite qui proposent d’aider les entreprises en augmentant les impôts des autres, ces gens de gauche qui proposent d’aider les consommateurs en augmentant les impôts des autres et ces gens des extrêmes qui proposent d’aider les pauvres en augmentant les impôts des autres.
Apparemment, 38% des Français ont fini par comprendre que les autres, c’est eux. Il était temps, mais il reste encore du chemin pour décrotter un peu les autres. Ne vous inquiétez pas, du reste : la réalité s’en chargera dans les mois à venir, progressivement.


Source contrepoints.org

mardi 25 mars 2014

Billets-Le roman noir de François Hollande


Le roman noir de François Hollande

Succès du Front national ou échec politique de François Hollande ? Pour la presse européenne de droite comme de gauche, c'est la deuxième option. Même si les causes sont plus profondes et dépassent les frontières de l'Hexagone.

Les socialistes français ont voulu croire au roman à l'eau de rose. Ils se retrouvent en plein roman noir. C'est ce que proclame Il Manifesto à la une, en ce 25 mars. "Le sale roman noir", titre le quotidien de gauche italien : un Front national (FN) qui s'impose comme troisième force politique mettant fin à des décennies de bipolarisme policé, aucun maire socialiste d'une grande ville élu au premier tour, une Union pour un mouvement populaire (UMP) qui s'en sort malgré les scandales des derniers mois et un taux d'abstention qui frôle les 40 %.

L'échec est total pour François Hollande. "Sauf grosse surprise, les socialistes pourront encore faire mine de sauver la face avec [la probable victoire à] Paris mais la défaite de Marseille révèle l'ampleur du désastre", écrit l’éditorialiste du Manifesto. Selon le quotidien, les citoyens ont notamment sanctionné le virage social-libéral de François Hollande et son pacte de responsabilité qui favorise les entreprises au détriment des classes moyennes.

  • Des promesses perdues
Un avis partagé par cet ancien correspondant en France du quotidien suédois Aftonbladet. "Hollande est devenu une des victimes de l'impossible défi de civiliser le capitalisme pour obtenir plus de justice sociale", résume-t-il. 

Pour le quotidien italien ultraconservateur Il Foglio, le principal responsable du résultat de ce premier tour n'est autre que le président français et sa stratégie de compromis. "Il n'a pas su réformer la France, ni même raconter une histoire qui donne aux Français la certitude d'une vision, d'un parcours vers la croissance. Londres a choisi une austérité brutale, Berlin a misé sur le leadership de Merkel. Mais les promesses de François Hollande se sont perdues en pactes, contrats, petits pas, marches arrière, annonces, retraits, etc."

Même refrain dans les colonnes de La Vanguardia de Barcelone : "Hollande et le Parti socialiste (PS) s'attendaient à un vote sanction, mais pas à ce point. L'amplitude de la sanction est allée au-delà des attentes et ressemble à  une véritable censure de la politique menée par Françoise Hollande."

  • Les "raisins de la colère"
"Quel gâchis !" s'exclame la Süddeutsche Zeitung de Munich pour qui le gouvernement français ne fait que récolter les "raisins de la colère" de citoyens déçus par l'inactivité des années passées. "En 2012, les socialistes détenaient toutes les clés du pays. […] Tout était possible. Hollande a gaspillé une année et demie en cherchant à plaire à tout le monde. Résultat : un mécontentement général."

Sur le plan économique, pourtant, estime The Times de Londres, Hollande n'a pas totalement démérité. "Il est évident que l'économie française commence à rattraper son retard par rapport à des rivaux de la zone euro qui enregistrent une croissance rapide, notamment l'Allemagne. […] Quoi qu'il en soit, cela ne devrait pas dissuader Hollande de prendre des décisions plus radicales afin de stimuler la compétitivité."

  • L'erreur d'entretenir des tabous
Aussi, expliquer le triomphe du Front national par les seuls manquements des socialistes français serait une grave erreur. La situation s'observe au-delà des problématiques franco-françaises. "Des forces structurelles sont également à l'œuvre, que l'on peut comparer à des tendances qui se dessinent ailleurs en Europe. Dans les anciennes villes industrielles du Nord comme Roubaix et l'emblématique Hénin-Beaumont, le succès du FN a clairement une explication plus profonde", analyse De Morgen de Bruxelles. Dans les régions sinistrées par le chômage, l'ennemi ne s'incarne plus dans la figure du patron mais dans celle de l'économie mondialisée, sans visage, ou dans celle de l'étranger.

Le quotidien bruxellois De Standaard considère que c'est surtout le positionnement politique des deux principaux partis qui est en cause. "Les hommes politiques du PS et de l'UMP ont refusé de parler des sujets que le FN abordait, comme l'immigration et l'islam. Ils étaient tabous", explique Pascal Delwit, politologue à la Vrije Universiteit Brussel (Université libre néerlandophone de Bruxelles). A cause de ces interdits, beaucoup de sujets de préoccupation des électeurs ont été ignorés. Cela a donné la sensation à de nombreux Français que seule Marine Le Pen prenait leurs soucis au sérieux.

 Dessin de Clou
Source Courrier International

lundi 24 mars 2014

Billets-La rechute fasciste


La rechute fasciste

La percée du FN rappelle que le fascisme est né en France, d'une tendance politique qui finit par gagner ses voisins, à la fin du XIXe siècle. C'est pourquoi toute l'Europe devrait se sentir menacée par des partis qui se moquent de la démocratie.

Quand on pense au fascisme, les pays qui viennent généralement à l'esprit sont l'Italie, dans un certain sens l'Allemagne, le Portugal et l'Espagne. Dans les années 1930 et 1940, des régimes apparentés à l'idéologie fasciste dominaient le continent européen, et en particulier sa partie orientale, avec la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie et la Roumanie. En 1936, le Front populaire bloqua l'arrivée du fascisme en France – peut-être est-ce la raison pour laquelle nous n'associons pas tellement la France à l'idée de fascisme.

Pourtant, c'est bien dans l'Hexagone, au cours des cinquante années précédentes, qu'avaient germé peu à peu les idées qui devaient plus tard prendre ce nom. L'antisémitisme moderne, né de l'affaire Dreyfus à la fin du XIXe siècle et nourri par la presse la plus rageusement antijuive de l'Europe du début du XXe. L'antiparlementarisme à la [Georges] Sorel, qui, après être passé de la gauche à la droite, est devenu un pionnier du national-socialisme. L'esprit de revanche des royalistes et des défenseurs de la nation "organique". Le pétainisme et le culte du sauveur de la patrie. Et surtout, en particulier, le nationalisme intégral [idéologie politique fascisante développée par l’Action française] de Charles Maurras, considéré comme l'une des principales influences de Salazar [et de l'intégralisme lusitanien]. Tout cela est bien né en France, pour y rester souvent à l'état embryonnaire.

  • Néant idéologique
Mais changeons de siècle. Depuis 2001, nous voyons avec tristesse tous les partis traditionnels de la Ve République, issus de tout le spectre politique, préparer le terrain au Front national. Ce fut d'abord, évidemment, quand toute la gauche, par ses divisions, a laissé passer Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle [en 2002]. Puis quand Nicolas Sarkozy a fait siens tous les grands thèmes de l'extrême droite. Et aujourd'hui, il y a ce grand néant idéologique (sur la France, sur l'Europe, sur la démocratie) qu'on appelle l'"hollandisme".

Le résultat est tombé [le 23 mars, au premier tour des municipales]. Le Front national a de nouveau conquis une ville, dans ce Nord qui fut un bastion communiste et socialiste. A Avignon et à Fréjus, il est en tête pour le second tour. Et à Marseille, deuxième commune la plus peuplée du pays, il devance la gauche et dispute la mairie à la droite.

Certes, il s'agit d'un premier tour : quand les Français retourneront aux urnes, l'histoire sera légèrement différente. Mais quelle importance ? La tendance est claire. Aujourd'hui, Marine Le Pen, la fille de son père, est omniprésente dans les médias français. Ses idées sont devenues admissibles, pseudo-respectables : la preuve, entre un quart et un tiers des Français les partagent.

Le vote populaire a abandonné la gauche au profit du Front national. Dans les faits, trois pôles politiques cohabitent désormais : la gauche, la droite et le Front national. On commence à redouter que cet essor n'ait d'autre limite que l'Elysée. Et avec cette conquête, c'est la Ve République française qui prendrait fin, mais pas seulement : ce serait aussi la fin d'une certaine idée de l'Europe de l'après-guerre.

La France n'est pas un cas isolé. Des individus défendant les mêmes idées sont au pouvoir en Autriche et en Lettonie, et soutiennent les gouvernements néerlandais et suédois. En Italie, l'"antipolitique" de Beppe Grillo grimpe dans les sondages.

Qu'ils se disent ou non fascistes, ces gens-là ont en commun une hypocrisie et une déloyauté fondamentales à l'égard de la démocratie. La démocratie ne les intéresse que comme instrument de manipulation pour parvenir au pouvoir. Aujourd'hui, une démocratie sans idées leur ouvre la voie. Une démocratie qui ne croit pas en l'avenir, c'est une démocratie qui risque fort de ne pas en avoir.

 Dessin d'Hachfeld
Source Courrier International


Infos santé-Consultations médicales sur Internet


Consultations médicales sur Internet

Une étude du cabinet Deloitte prévoit une augmentation des consultations virtuelles de 400% par rapport à 2012. 

2014 devrait être l’année du décollage des consultations médicales sur Internet. Francisco Martín, gérant du cabinet de conseil Deloitte a produit une étude qui prédit que cette année cent millions de consultations virtuelles seront réalisées dans le monde entier. Si ces chiffres s’avèrent exacte, cela correspondrait à une augmentation de 400% par rapport à 2012.

Selon Francisco Martín, cette augmentation serait due aux "nécessités de réduire les coûts sanitaires dans de nombreux pays industrialisés et au meilleur accès de larges parties de la population aux nouveaux supports et technologies". L’étude prévoit qu’une démocratisation de l’informatique, et la familiarisation des nouvelles technologies par les personnes agées - qui vont le plus chez le médecin - devraient générer un engouement pour les consultations virtuelles. Les visites virtuelles devraient générer cette année au niveau mondial une économie potentielle de plus de 5 milliards de dollars (3,6 milliards d'euros).

  • Comment se passent ces visites médicales sur Internet ?  
Pour ces “eVisits”, les patients remplissent des formulaires, des questionnaires et envoient des photographies, le tout étant sensé remplacer une interaction directe avec un médecin. Ensuite, différents programmes, applications et supports technologiques sont utilisés afin d'obtenir un diagnostic et une prescription sans que les patients aient à se déplacer.

  • Des e-consultations très contrôlées en France
Selon l'étude, les consultations par Internet seront particulièrement prisées aux Etats-Unis et au Canada, qui pourraient en compter jusqu'à 75 millions en 2014. Actuellement, les médecins de ces 2 pays reçoivent chaque année 600 millions de patients, et l’étude affirme que la moitié des cas  "pourraient se résoudre avec une consultation virtuelle".

Les eVisits ont également un fort potentiel de développement au Royaume-Uni et au Danemark, au Kenya et en Indonésie, même si la pénétration dans la région Asie-Pacifique "est limitée" pour l'instant. Très contrôlées en France, les téléconsultations sont autorisées depuis 2010, même si elles restent peu nombreuses.


Source pourquoidocteur.fr

samedi 22 mars 2014

Billets-Erdogan chasse l’oiseau bleu


Erdogan chasse l’oiseau bleu

"C'est une décision de justice, nous allons éradiquer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale. Tout un chacun sera témoin de la puissance de la République turque", avait clamé le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, le 20 mars, lors d'un meeting électoral à dix jours du scrutin municipal. 

Son attaché de presse avait ensuite précisé qu'Erdogan réagissait au refus de Twitter d'obtempérer aux demandes de la justice turque de supprimer certains liens. "Tant que Twitter ne change pas d'attitude, en ignorant les décisions de justice [...], il ne peut y avoir d'autre solution que de bloquer l'accès, afin de soulager nos citoyens."

Dans la nuit du 20 au 21 mars, l'accès à Twitter a effectivement été bloqué. En réaction, Jack Dorsey, cofondateur du réseau, a envoyé un tweet indiquant aux usagers turcs la méthode pour contourner cette interdiction : "Usagers turcs, vous pouvez tweeter en envoyant des SMS. [Si votre opérateur est] Avea ou Vodafone, envoyez 'Start' au 24 44". [Si c'est] Turkcell, envoyez 'Start' au 25 55."

Billets-Matteo Renzi


Matteo Renzi

Les débuts du nouveau Premier ministre italien font sensation. Il bénéficie du soutien non seulement du Parti Démocrate, qu’il  préside depuis trois mois, mais aussi du patronat de Milan, dont l’organe de presse 24 Ore ne cesse de vanter ses idées et son programme ; catholique pratiquant on dit qu’il a également séduit le Vatican et l’Osservatore Romano a fait l’éloge de son discours devant le Sénat : « Le moment est venu pour l’Italie entière de tourner la page après vingt ans d’atermoiements. »

Ce jeune (39 ans) et talentueux leader de centre gauche est souvent comparé à Tony Blair : un social démocrate qui propose une politique libérale – celle que Silvio Berlusconi n’a pas réussi à mettre en œuvre. Renzi, c’est la volonté de réforme, c’est la charge d’audace et la force de conviction nécessaires pour changer le cap de l’Italie. Il persuade ses compatriotes qu’il y a mieux à faire que d’être « la lanterne rouge de l’Europe ». La direction choisie ne fait pas de doute : diminution des charges sociales et des impôts, réduction de la réglementation et de la bureaucratie, remboursement des dettes de l’État à commencer par celles qui sont dues aux entrepreneurs italiens. On pourrait faire le rapprochement avec la « conversion » de François Hollande. Mais Renzi n’est pas prisonnier de l’extrême gauche ni des écologistes, et à la différence du Président français, il sait clairement ce qu’il veut.

Sera-t-il réellement l’homme providentiel ? Il est bien trop tôt pour le dire et certains, notamment au sein de son propre parti, disent qu’il y a loin de la coupe aux lèvres. La dette souveraine de l’Italie est de 133% du PIB, le chômage est de 12% (mais il s’est stabilisé). Le chemin de la réforme est difficile, mais Renzi redonne confiance et courage à son peuple : la France aurait besoin d’un Renzi ou d’un Tony Blair pour mener des réformes libérales.

Recettes Œufs-Œufs cocotte à l’oseille


Œufs cocotte à l’oseille

Préparation : 10 mn
Cuisson : 15 mn
Pour 4 personnes
1 botte d’oseille de 120 g
30 g de beurre
8 œufs très frais
1 crottin de Chavignol
8 cuillerées à café de crème fraîche épaisse
Sel et poivre du moulin
1. Préchauffer le four à 240 °C (th. 8).
2. Triez et nettoyez l’oseille en retirant les queues dures. Lavez-la puis épongez-la. Faites fondre le beurre dans une casserole, ajoutez l’oseille et laissez cuire à feu doux pendant 3 minutes, en mélangeant.
3. Répartissez l’oseille dans quatre ramequins. Cassez 2 œufs par ramequin, salez et poivrez. Coupez le crottin de Chavignol en morceaux, parsemez-les au-dessus des ramequins, puis recouvrez chaque portion de 2 cuillerées à café de crème fraîche.
4. Faites cuire les œufs au four, dans un bain-marie, pendant 7 à 10 minutes. Servez aussitôt avec une salade de tomates et des tranches de pain de campagne grillées.

L’oseille adore les œufs. Et vous aussi, vous allez adorer ce plat !

Variante
Vous pouvez remplacer l’oseille par des épinards frais, les lamelles de jambon braisé, du cantal ou du gruyère.

Conseil
Surveillez la cuisson des œufs, le blanc doit être coagulé, et le jaune, liquide.

jeudi 20 mars 2014

Billets-Le libéralisme ne concerne pas les relations étatiques


Le libéralisme ne concerne pas les relations étatiques

L’État est né pour protéger l’homme de lui-même et corriger le « dangereux » état de nature où prévaudrait « la loi de la jungle ». C’est une jolie histoire que les étatistes nous racontent mais les plus grandes agressions envers l’homme proviennent de l’État, pas de ses semblables. À l’extérieur, les guerres font s’affronter les uns aux autres sans besoin que les combattants ne se connaissent et à l’intérieur la paix sociale s’impose au moyen du monopole de la force. Les frontières politiques nous séparent de manière artificielle. Il existe des frontières naturelles mais cela fait des décennies que les hommes sont arrivés à les franchir par terre, mer et air. Il est probable que l’espace ne serait pas une frontière si on l’avait laissé aux mains de l’initiative privée et d’aventuriers insensés au lieu d’être planifié par des bureaucrates qui dépendent de budgets publics.

La politique étrangère peut être apaisée par des paroles douces comme le velours mais la politique de l’action s’impose. Ces derniers jours nous avons vu comment les troupes russes ont pris position dans la province ukrainienne de Crimée suivant une politique des faits accomplis tandis que les partisans de la diplomatie organisaient réunions et commissions. Le réalisme finit par prévaloir sur l’idéalisme : tandis que certains envahissent des pays, d’autres comptent toujours les nuages. Ce serait une erreur de penser que cette politique de l’action est due à des réflexes totalitaires de la Russie, car il ne faut pas remonter trop loin pour se souvenir de l’espionnage des États-Unis qui incluait même des dirigeants de pays « alliés ».
Les démocraties actuelles dissimulent le pouvoir du monopole étatique en adoucissant ses formes. Mais en conservant intacts ses privilèges collectifs sur les individus. Les mots servent de couverture à la force ; la « démocratie délibérative » d’artifice dialectique qui décore l’imposition législative ; les élections démocratiques de système de répartition du pouvoir étatique ; l’économie d’État-providence de mercantilisme d’État qui favorise les amis ; et le droit international de résolution des conflits entre États.

Les rêves des planificateurs de la paix sont bien anciens et, depuis qu’au 17e siècle Emeric Crucé a fait sa proposition, en passant par la Paix perpétuelle de Kant ou les 14 points wilsoniens, jusqu’à l’Organisation des Nations unies, nombreuses ont été les tentatives d’une histoire parsemée d’échecs. La Pax europea est une autre illusion qui essaie de substituer un concept géographique, l’Europe, par un autre politique, l’Union européenne. En Ukraine, on a vu comment au-delà de ses frontières l’Union européenne n’a ni auctoritas ni potestas. Les Ukrainiens deviennent les otages d’une situation créée par des intérêts politiques, nationaux et internationaux, qui n’auraient pu être résolus d’une autre manière. Jouer avec les sentiments nationalistes pour atteindre l’un ou l’autre objectif politique nous rappelle les pires heures du siècle passé.
Le conflit existe, c’est quelque chose de quotidien que nous affrontons dans nos vies. L’ignorer ou le maquiller ne peut que mener à l’échec, imposer une solution également. Les États peuvent essayer de feindre la coopération mais aux moments clés, ils dévoilent leur nature, celle de la force, de l’imposition. Les tensions et les divergences se règlent au quotidien dans nos relations personnelles, mais aussi à des niveaux collectifs, de manière pacifique au travers de l’échange libre de biens et services ; la coopération et le commerce remplacent la guerre dans les relations libres entre personnes et entreprises quand l’État n’impose pas sa force. Le libéralisme ne concerne pas les relations étatiques ; le problème ne réside pas dans la liberté mais dans les États.

Source contrepoints.org (Miquel Rosselló Arrom)

mercredi 19 mars 2014

Infos santé-Laser et myopie


Laser et myopie

Cornée trop fine ou déformée, fluctuations hormonales... En détail, toutes les contre-indications à une intervention au laser.

L'épaisseur de la cornée est déterminante pour le succès de la chirurgie au laser. Corriger la myopie par laser consiste à affiner la cornée en la sculptant de façon à en réduire la courbure. Le laser rogne plus au centre que sur les bords. Mais il y a une limite : il ne faut pas qu’il enlève plus de la moitié de l’épaisseur du tissu cornéen, au risque de trop le fragiliser. Celle-ci étant en moyenne de 550 microns (0,55 millimètre), si, pour corriger la myopie, il est nécessaire de retirer plus de 275 microns d’épaisseur, le patient devient inéligible à l’opération.

  • Plus le tissu cornéen est épais, plus la correction peut être efficace
« Dans le cas d’une myopie forte et d’une cornée relativement fine, explique le Dr Damien Gatinel de la Fondation Rothschild, la marge de manœuvre peut s’avérer insuffisante pour permettre l’opération. A l’inverse, plus le tissu cornéen est épais, plus la correction peut être efficace. » La réalisation d’une carte topographique de la cornée, qui permet de calculer avec exactitude la correction à effectuer, est donc indispensable avant l’intervention. Elle permet également de s’assurer que la cornée présente une géométrie régulière. Des déformations asymétriques indiquent en effet que celle-ci est fragile, ce qui peut rendre l’opération plus délicate.

  • Le kératocône empêche toute intervention directe
La deuxième contre-indication formelle est ainsi la présence d’un kératocône. De cause inconnue, cette pathologie déforme progressivement la cornée, qui perd sa forme sphérique normale pour prendre celle d’un cône irrégulier. Surtout, le kératocône induit un affaiblissement de la résistance biomécanique de la cornée, empêchant toute intervention directe. Pour le Dr Gatinel, « le problème tient à ce que le dépistage du kératocône est difficile aux stades précoces et qu’en opérant un oeil atteint, on risque d’accélérer la maladie ».
De façon générale, l’œil doit être sain pour procéder à l’opération. Et il importe que les capacités visuelles soient stables depuis au moins un an avant d’opérer par laser, la chirurgie ne mettant pas un terme à l’évolution naturelle de la vision. Ainsi, en cas de fluctuations hormonales (diabète mal contrôlé, grossesse, prise de certains médicaments), l’intervention est différée.


Source sciencesetavenir.fr

Billets-Vol MH370


Vol MH370

Depuis que la piste du détournement de l’avion de la Malaysia Airlines a pris le dessus, j’ai expliqué pour quelles raisons objectives je pensais qu’il fallait privilégier celle de la prise de contrôle du vol par l’un ou les deux pilotes.
On me demande régulièrement alors comment celui ou ceux qui auraient détourné ce vol auraient été capables de contenir l’équipage durant ce changement de cap, les différents changements d’altitude et surtout, un vol qui n’aurait pas été de la même durée que prévu.

Sans entrer dans certains détails des manœuvres qu’auraient pu faire les pilotes pour « neutraliser » les passagers, il y a une évidence à bord d’un avion qu’il ne faut jamais oublier : le pilote est seul maître à bord.
Dans l’histoire de l’aviation, il y a cette constante que le pilote, et bien entendu le copilote, sont ultimement les deux seuls à décider de ce qu’il y a de mieux à faire dans l’intérêt des passagers et de l’avion.
Avant que les membres d’équipages et les passagers n’en viennent à douter de ce que dit le pilote, il leur faudrait donc de sérieuses raisons de penser que celui-ci a perdu la tête ou est en train de commettre un acte criminel.
Imaginez le dilemme pour un membre d’équipage…
Ainsi, si face à des anomalies lors du déroulement du vol, le pilote ou le copilote annonce qu’il détourne le vol de sa route pour une raison de sécurité, il n’y a guère de chance que qui que ce soit à bord viennent lui demander des comptes et remettre en cause sa décision. Plus encore si ce sont les deux…

Ultimement, si ses plans apparaissaient comme manifestement hostiles, il lui (leur) suffirait de se réfugier dans le cockpit, derrière la protection, provisoire certes mais solide, de la porte anti-effraction.
Un élément de plus à mettre dans le jardin de la thèse du ou des pilotes, dont je répète encore qu’il ne s’agit que du scénario le plus probable selon moi et non d’un fait étayé par des preuves.

Pour mémoire, je replace ici mon schéma explicatif de cette hypothèse :



Source le journaldemontreal.com Stéphane Berthomet 

mardi 18 mars 2014

Billets-Au début était le big bang


Au début était le big bang

Une équipe de scientifiques américains vient de détecter les traces du big bang. Exactement ainsi qu'Einstein l'avait prédit. La communauté scientifique s'emballe et parle déjà du Nobel.

La communauté scientifique en tremble encore d'excitation. Le Saint-Graal de l'astrophysique est à portée d'observatoire ! Des astrophysiciens américains du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics ont révélé le 17 mars avoir détecté des ondes gravitationnelles, des fluctuations de l'espace-temps, qui indiquent que notre univers est bien en expansion. La preuve qu'Einstein avait raison.

Vous n'avez rien compris ? Rassurez-vous, le New Scientist a pensé à tout. Dans un article intitulé : "Les perturbations d'Einstein, votre guide à travers les ondes gravitationnelles", il liste les principales questions que nous nous posons. Que sont les ondes gravitationnelles ? Pourquoi ne les a-t-on pas détectées avant, alors qu'elles existent depuis le big bang ? Peut-on "surfer" dessus ?

Et mieux encore, il y répond ! Les ondes gravitationnelles sont des perturbations dans le tissu de l'espace-temps. Des perturbations créées par l'accélération de certains objets stellaires. Certaines, récentes, sont issues par exemple de la collision de trous noirs et d'étoiles. Mais ce que les chercheurs ont détecté, ce sont les répercussions des ondes primordiales, qui remontent à une fraction de seconde après la naissance de l'univers. "Une pièce manquante qui pourrait nous donner la séquence exacte des événements qui ont conduit à la naissance de notre univers", explique le magazine scientifique britannique. C'est sans doute la plus importante découverte scientifique des quinze dernières années, plus importante encore que la découverte du boson de Higgs, affirme dans le Smithsonian Magazine Robert W. Wilson, qui a partagé le prix Nobel de physique 1978 pour ses travaux sur les micro-ondes cosmiques. "Et si elle est confirmée, elle vaut sans aucun doute un prix Nobel."

"C'est énorme !" renchérit dans Scientific American Marc Kamionkowski, professeur de physique et d'astronomie à l'Université Johns Hopkins, qui a prédit dès 1997 comment détecter ces traces du big bang. "Ce n'est pas tous les jours que vous vous réveillez et que vous trouvez quelque chose de complètement nouveau sur les débuts de l'univers !" Lui aussi parle de Nobel. Mais au-delà de cette réussite spectaculaire, accomplie grâce à l'expérience BICEP2 menée au pôle Sud, ces résultats ouvrent les portes d'autres univers. En effet, rappelle The New York Times, notre monde en expansion ne serait qu'un univers observable parmi bien d'autres. "Au-delà de notre propre univers, il pourrait y avoir un nombre infini d'autres univers pétillant dans l'écume de l'éternité."

Entendu ! Mais le surf dans tout ça ?

 Dessin de Stephff  

Source Courrier International