lundi 23 novembre 2020

Billets-Pour être déçu faut avoir eu envie


Pour être déçu faut avoir eu envie

Voilà, les élections approchent et on va avoir un nouveau roi élu. Pardon, un président de la République (avec un grand R). Les espoirs de voir l’actuel mis dehors semble faire oublier tout ce que son adversaire à de pourri au sein de son programme, libéral économique sans borne, tout comme l’autre, mais peut être en moins brutal.

D’ailleurs, le débat entre ces deux prétendants aura permis de voir que leur vision du monde n’est pas si différente. L’immigration est un grave problème pour les deux (faut bien draguer l’électeur de la haine quand même pour gagner), l’économie ne peut être que libérale et sans limites, la patrie est plus importante que tout, bref on nous met le drapeau tricolore sous le nez et on nous demande de pas se moucher dedans.

Bien entendu, il s’agit de redire l’essentiel : quelque soit le prétendant qui posera son cul sur le trône élyséen, nous n’obtiendrons rien sans nous mobiliser, sans être dans la logique d’un changement de société par la rue, la grève, la solidarité et l’entraide. Croire que de voter pour l’un ou pour l’autre change réellement quoique ce soit (si ce n’est le plaisir de virer l’actuel qui nous agace, mais n’est ce pas son rôle d’épouvantail ?) est une douce illusion entretenue par la société du spectacle semblant donner le choix. Mais au final, n’est on pas tout simplement en train de choisir le bourgeois qui nous commandera ?

Dans le monde, que ce soit en Syrie, au Mali, en Egypte, en Tunisie, au Bahreïn, en Russie, en Ukraine, en Espagne, au Portugal, en Grèce, etc… Des voix se lèvent pour un autre possible, un monde sans capitalisme par exemple. Si nous, ici, nous nous contentons de simplement glisser quelques grammes de papier dans une urne pour changer les choses, nous ne valons pas grand-chose, et il est temps de cesser de parler de « nation de droits de l’homme » et autres grandes idées.

Voilà, je vais le dire sereinement, mais pour moi quelque soit le résultat, je ne serai pas déçu. Car je ne souhaite ni l’un, ni l’autre tant les deux incarnent une forme de gouvernance qui me débecte. La force pour l’un, l’infantilisation pour l’autre. Loin, si loin, de l’émancipation autogestionnaire, anti-patriarcale, antisexiste, anti-homophobe. Loin de la démocratie directe, de l’autodétermination. Belliciste dans l’âme, les deux nous parlent d’aller faire la guerre « pour la paix », comme toujours. Incompatible avec un antimilitarisme assumé. Athée, je suis et reste, anticlérical aussi, et les deux flirtent avec le religieux trop souvent.

Donc voilà, je ne serai pas déçu, mais toujours dans la lutte, quelque soit le vainqueur, quelque soit le vaincu. Seule alternative à notre réelle libération de l’aliénation du travail, pour une société d’entraide, anarchiste, décroissante et solidaire.


Pour être déçu il faut avoir eu envie. Bien résumé non ?

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