vendredi 13 septembre 2013

Billets-Mais que dire sur la Syrie ?


Mais que dire sur la Syrie ?

Tout a été écrit sur la Syrie ou presque selon cet éditorialiste d'un hebdomadaire satirique suisse. Dans un débat imaginaire, il pèse le pour et le contre d'une éventuelle intervention militaire.

- Un édito sur la Syrie ? Mais pour dire quoi ?
- Sais pas.
- Bon, évidemment, cette histoire d’armes chimiques et de ligne rouge est une vaste connerie. Les 110 000 Syriens massacrés à l’arme conventionnelle seraient sûrement d’accord là-dessus.
- Ouais. Le casus belli est absurde, d’accord. Et c’est bien trop tard. N’empêche que là, c’est plus possible de laisser faire sans intervenir. Il faut y aller et taper sur ce fumier d'Assad.
- Mais surtout pas, enfin ! La guerre ne résout jamais rien. Et on sait bien qu’Obama, Hollande et compagnie ont des intérêts cachés. Leur politique interne, des enjeux économiques et stratégiques... Tiens, les actions des fabricants d’armes ont grimpé aux Etats-Unis depuis 10 jours ! Alors la "guerre juste" et "le devoir d’ingérence humanitaire", tout ça, c’est du flan.
- Peut-être, mais alors quoi ? Ne rien faire ? L’esprit de Munich ? Le Rwanda ? Il y a déjà 110 000 morts, 2 millions de réfugiés, 4 millions en fuite à l’intérieur du pays, c’est pas une petite répression contre une poignée d’extrémistes, c’est une boucherie.
- Mais c’est pas en bombardant qu’on va l’arrêter ! Au contraire, ça va juste aggraver le chaos, mettre le feu à toute la région… C’est le bourbier assuré, on a vu en Irak.
- Ça n’a rien à voir avec l’Irak. Et puis l’enjeu est ailleurs. Globalement, s’il y a eu un progrès vaguement encourageant ces 60 dernières années, c’est celui du droit international. Les dictateurs ne sont plus à l’abri. Pinochet, Milosevic... Assad ne peut pas massacrer son peuple impunément, ce serait le retour en arrière.
- Le droit international ? On en reparlera quand Poutine sera jugé pour la Tchétchénie et Bush pour l’Irak. Et quand on s’occupera du Darfour ou de la Somalie ou du Congo et de tous les autres carnages dont tout le monde se fout. Et pour la Syrie, il est où, le droit international ? L’ONU est bloquée et Obama se passe de son accord. Sans compter que les Etats-Unis refusent de reconnaître le Tribunal pénal international. Alors le progrès, hein…
- Bon, d’accord, mais n’empêche. Alors l’édito ? On dit quoi ?
- Sais pas.

Dessin de Stavro
Source Courrier International

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