vendredi 31 mai 2013

Billets-Prostitution en Suède


Prostitution en Suède

La pénalisation des clients est-elle efficace ?
Il y a quinze ans les députés suédois votaient une loi contre les clients de la prostitution. Mais la législation est-elle suffisamment appliquée ? Se demande un journal de Stockholm.
 
Deux ans après le renforcement de la loi contre les clients de la prostitution, il n’y a pas eu une seule condamnation à des peines de prison, mais uniquement à des amendes, remarque Dagens Nyheter. La loi pénalisant le client a été votée il y a quinze ans en Suède. De 1999 à 2008, seules 289 condamnations ont été prononcées, la plupart du temps à des amendes de moins de 2000 euros. Depuis 2011, les condamnations peuvent aller jusqu'à un an de prison.

La loi, qui a été "exportée" en Norvège et en Islande, est considérée comme ayant réduit de moitié la prostitution. Bien qu'elle ait été fortement débattue lors de sa mise en place, elle est aujourd’hui globalement acceptée par tous les partis du Parlement. "Cette loi est notre premier outil dans la lutte contre le trafic des êtres humains. Il faut rappeler que, lorsque les gens paient pour des services sexuels, ils soutiennent le crime organisé", explique Zanna Tvilling, détective à la section de prostitution de la police de Stockholm.

Néanmoins, selon ses détracteurs, elle ne fait que transférer la prostitution de la rue à Internet.

Dessin de Martirena, Cuba
Source Courrier International

lundi 27 mai 2013

Infos santé-Cancer du sein


Cancer du sein

Angelina Jolie a choisi de raconter comment elle avait pris la décision de subir une double mastectomie pour diminuer son risque de développer une forme particulièrement agressive de cancer du sein. Une démarche courageuse qui a un double intérêt : informer les femmes porteuses de la même anomalie génétique et montrer le rôle important que peuvent jouer les ‘people’ en matière de santé publique.

C’est un long article écrit à la première personne dans les colonnes du New York Times. Angelina Jolie parle sans tabou, sans fard, ouvertement. Elle raconte la mort de sa mère, à 56 ans seulement, suite à un cancer du sein. Pas n’importe quel cancer, une forme qui représente à peu près 5 % des tumeurs mammaires et qui est lié au mauvais fonctionnement d’un gène, le BRCA1, plus rarement le BRCA2.
Ce gène a un rôle très important dans les cellules du sein. Il participe à la réparation de l’ADN, empêchant ainsi des anomalies du message génétique de se mettre en place. Anomalies susceptibles de conduire à la cancérisation des cellules.
Mais si ce ‘gardien’ a subi une mutation dans sa constitution, il ne joue plus son rôle.
Cela se traduit, chez les femmes qui en sont porteuses, par un risque de cancer du sein qui, au cours de l’existence, varie de 60 à 87 % selon les études.
Et ces cancers peuvent apparaître chez des femmes jeunes, parfois avant quarante ans.

Angelina Jolie a subi des tests génétiques lors de la découverte du cancer de sa mère et elle savait qu’elle était également porteuse de cette mutation.
Face à une telle situation l’alternative est assez simple. On peut choisir la surveillance, comme c’est le cas en France. Cela consiste en des examens annuels, mammographie et surtout IRM. Ces examens annuels permettent de découvrir éventuellement une lésion de façon précoce et d’intervenir.
L’autre méthode, beaucoup plus radicale, consiste à faire, à titre préventif ou prophylactique, une ablation des seins, une double mastectomie alors, que répétons-le, aucune lésion cancéreuse n’est encore apparue.
Cette double mastectomie peut être complétée chez des femmes ayant déjà eu des enfants par une ablation des deux ovaires. La mutation BRCA1 expose en effet à un risque plus élevé de cancer ovarien, bien que moins élevé que celui du cancer du sein.
Selon les données de l’ACS, l’American Cancer Society, la réduction du risque de développer un cancer lié à la mutation de ce gène est de 97 %, alors, qu’intuitivement, on pourrait penser qu’on réduit ce risque à néant. Mais on n’est jamais sûr d’avoir enlevé l’intégralité du tissu et il peut, ça et là, persister des petits amas de cellules capables de se développer de façon anormale. Phénomène rarissime dans la vraie vie.
L’actrice a donc fait le choix mûrement réfléchi de la double mastectomie, intervention suivie d’une reconstruction mammaire dans la foulée.

Ce choix est très fréquent aux Etats-Unis, mais aussi dans l’Europe du Nord, en particulier aux Pays-Bas où la mutation semble être plus fréquente que chez nous.
Ce choix est une décision terrible : c’est accepter une mutilation double qui va détruire l’image que la femme a de son corps. La pose de prothèses ou les techniques de reconstruction redonnent certes une ‘poitrine’ mais, évidemment, c’est tout autre chose avec un retentissement, outre sur le schéma corporel, sur la vie de couple, sur la sexualité, tout au moins pendant quelques mois.
Mais les femmes porteuses de la mutation BRCA1 choisissent souvent cette solution radicale tant elles ont le sentiment de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de leurs épaules. Comme elles ont souvent vu mourir une mère, une tante voire plusieurs femmes de la famille à des âges jeunes, elles choisissent la chirurgie, aussi lourde soit-elle.
Mais, étonnamment, ce qui est plutôt la règle outre –Atlantique et en Europe du Nord n’est pas ce qui se passe en France, où près de neuf femmes sur dix préfèrent le suivi par imagerie.

Le verbe ‘préfèrent’ est sans doute un peu inexact. Même s’ils en défendent, les spécialistes français sont plutôt réticents à proposer aux femmes la chirurgie préventive. La dissuasion a tendance à l’emporter sur une information équilibrée. Or, le choix c’est celui de la femme concernée, pas des médecins et des spécialistes.
Cela suppose que le devoir d’information se fasse de la façon la plus neutre et équilibrée possible et non pas d’une manière où les préférences de celle ou de celui qui mène la consultation vont être suggérées, voire imposées à la patiente.
C’est en cela que la décision d’Angelina Jolie, au-delà du formidable geste de courage, est aussi un élément fort de santé publique.
Parler de cette mutation, inciter des femmes dans les familles desquelles il y a eu plusieurs cancers à consulter c’est déjà important.
Mais dire aux femmes qu’elles ont le choix  est aussi un des enseignements de cet article de l’actrice.

Les femmes françaises concernées, elles sont heureusement peu nombreuses, pourront désormais discuter plus à égalité avec leur médecin. Elles savent désormais que la possibilité d’intervention à titre préventif existe qu’il n’y a pas de raison qu’on ne leur en parle pas de la même façon qu’on leur propose la surveillance annuelle.
Deux méthodes, chacune a ses avantages et ses inconvénients.
Et au terme de ces informations le choix doit être fait par la femme concernée et elle seule.


La mutation BRCA1/BRCA2 concerne 250000 femmes aux Etats-Unis et environ 5000 en France



Source docteurjd.com (blog santé de jd flaysakier)

samedi 25 mai 2013

Billets-Renoncer à Internet


Renoncer à Internet

Renoncer à Internet : un pur fantasme.
Se déconnecter du web pour retrouver la “vraie vie” est une démarche fondamentalement puritaine. Echec assuré.

Peut-on échapper à Internet ? Paul Miller, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies, a décidé d’essayer.

Ce New-Yorkais qui a passé la moitié de sa vie en ligne a volontairement renoncé aux réseaux sociaux, aux moteurs de recherche, à la pornographie, aux mails et même aux textos pendant toute une année dans l’espoir de découvrir ainsi sa “véritable” personnalité.

En réalité, il a passé une bonne partie de son temps à s’ennuyer, coupé de sa famille et de ses amis, assis dans son canapé avec des jeux vidéo. “Je pensais qu’Internet était un état contre nature pour nous, humains, écrit-il. J’avais tort.”

Ce que Miller a découvert, c’est que, même si vous décidez d’ignorer le web, le web ne vous ignore pas. Le journaliste apparaissait toujours sur les photos dans les fils d’actualité de ses amis sur Facebook, et les articles qu’il écrivait à propos de son exil volontaire de la technologie étaient publiés et partagés en ligne. En fait, alors qu’Internet se souciait bien peu de Paul Miller quand il n’était qu’un de ces milliers de jeunes journalistes américains en quête d’inspiration, le web a soudain été fasciné par les moindres détails de sa vie. Un temps, vous pouviez même télécharger une application qui vous informait précisément du nombre de jours qui restaient avant que Miller ne fasse son grand retour dans le monde des statuts mis à jour et des images numériques d’animaux mignons. N’est-ce pas toujours quand vous perdez quelque chose que vous prenez conscience de ce que vous aviez ?

Il y a quelque chose d’étrangement puritain dans le besoin de se déconnecter. Miller est un chrétien pratiquant et il a envisagé son expérience en tant que tel, ce qui pourrait expliquer pourquoi il utilise le champ lexical du péché et de la tentation, qui semble imprégner la plupart des critiques à l’encontre d’Internet, notamment en ce qui concerne les jeunes. Cette semaine, une étude de plus nous montre que les enfants surfent de plus en plus jeunes et de plus en plus longtemps, et la réaction des adultes relève largement plus de l’horreur que de l’enthousiasme.

Quant à Paul Miller, il estimait que la communication constante “[corrompait] son âme” et espérait, comme beaucoup d’autres semble-t-il, qu’une période de retraite hors du monde numérique pourrait assurer son salut. Sa déception face à son échec est d’une douceur tragique.

L’abstinence communicationnelle, c’est le nouveau régime “détox”, et son attractivité s’explique très simplement. Quand nous sommes si nombreux à avoir un emploi qui exige de nous une interaction constante, il est moins polémique de dire “Je déteste Internet” que d’admettre détester son travail, surtout en ces temps où l’on est soit un battant, soit un tire-au-flanc.

Vivre dans un monde où vos patrons peuvent vous envoyer un courriel à 4 heures du matin en s’attendant à une réponse est exténuant et démoralisant, mais c’est un problème de travail, pas de technologie. Si vous vous épuisez à creuser des trous pour gagner votre vie, il ne sert à rien de vous énerver contre la pelle. Dans une société qui exige une productivité implacable et une communication ininterrompue, la solution n’est pas moins d’Internet, mais plus d’autonomie – ce que vous n’obtiendrez pas en éteignant simplement votre routeur.

Il est temps d’abandonner à l’idée qu’il existe une distinction nette entre le monde numérique et le monde “réel”, ou qu’il faut renoncer à l’un pour connaître vraiment l’autre. Les universitaires parlent de “dualisme numérique” pour désigner cette fausse dichotomie, un concept inventé par le sociologue Nathan Jurgenson, qui le définit comme “la croyance selon laquelle la vie en ligne et la vie hors ligne constituent des réalités largement distinctes et indépendantes”. En fait, le monde physique et le monde numérique se superposent et s’entremêlent, et la technologie, de l’iPhone au télégramme en passant par le grille-pain, affecte tous les aspects de nos vies, que nous choisissions ou non de l’utiliser.

La technologie, comme la sexualité, est une partie de la vie qui ne devient problématique que si vous vous persuadez de sa toxicité. Tout comme un apôtre de l’abstinence souffre d’hallucinations, l’évitement délibéré crée l’obsession : on imagine sans peine que Paul Miller n’a jamais plus pensé à Internet que lorsqu’il s’est forcé à vivre sans.

Il n’est pas question ici de contester qu’un éloignement temporaire de Twitter est relaxant. Mais, chaque fois qu’une nouvelle technologie change le rythme et l’ampleur des interactions humaines, par des mots imprimés ou par des pixels, des rabat-joie sont convaincus qu’elle est malsaine, pathogène et dangereuse pour les enfants. Autrefois, les gens croyaient que l’imprimerie était malfaisante parce que les livres détournaient les femmes de leur travail et permettaient aux laïcs ordinaires de lire ce qu’il y avait vraiment d’écrit dans la Bible. Les technologies de la communication ne peuvent pas “corrompre votre âme”, pas plus qu’y renoncer n’assure son salut. Et il en va de même pour Internet.



Dessin de Sdralevich, Blegique
Source Courrier International

mercredi 22 mai 2013

Billets-Cannes Festival international des prostituées de luxe

Cannes Festival international des prostituées de luxe
Chaque année, entre 100 et 200 escort girls débarquent au festival de Cannes pour agrémenter les soirées de richissimes "festivaliers", révèle The Hollywood Reporter. Elie Nahas, un Libanais soupçonné d'avoir dirigé un réseau de prostitution de luxe sur la Côte d'Azur, témoigne.
 
Sur les 20 films en compétition pour la Palme d'or cette année, un seul a été réalisé par une femme (Un château en Espagne de Valeria Bruni Tedeschi). C'est peu. Mais c'est mieux que l'année dernière où il n'y en avait aucun. Chaque année ou presque la question de la place des femmes au festival de Cannes est posée...puis oubliée.

Pourtant, en marge du plus prestigieux festival international de cinéma du monde, une place est bien réservée aux femmes : celle de prostituée. Tous les ans, environ 200 professionnelles du sexe débarquent sur la Côte d'Azur au moment du festival de Cannes — et du Grand Prix de Monaco, concomitant. C'est The Hollywood Reporter qui le révèle : "Chaque année, des femmes de tout genre, de ce que les Français appellent putes de luxes (des call girls payées très cher) rémunérées en moyenne 4000 dollars la nuit jusqu'aux prostituées locales payées généralement entre 40 et 60 euros l'heure pour faire le trottoir à Nice, convergent à Cannes pour ce que les prostituées parisiennes appellent 'le meilleur jour de paie de l'année'".
  • Compétition non-officielle
Interviewée dans les colonnes du quotidien de Los Angeles, une prostituée cannoise, surnommée Daisy, raconte comment la période du festival est synonyme de compétition pour elle. Mais "les prostituées locales ont un avantage parce qu'elles connaissent les gardiens des hôtels" : elles donnent du cash aux concierges des grands hôtels de luxe pour qu'ils rabattent des clients pour elles.

Quant aux prostituées de luxe, elles feraient partie d'un réseau bien organisé. Venues en groupe, via des agences d'escorts-girls, depuis Paris, Londres, le Vénézuela, le Maroc, le Brésil ou encore la Russie, explique The Hollywood Reporter, elles sont "logées" dans les grands hôtels et les yachts de luxe (dans ce cas on les appelle les 'yacht girls') au large de la ville ou louent des chambres à Beausoleil, près de Monaco, à 40 minutes de Cannes.

Les soirées commencent à partir de 22 h. Les filles attendent dans les vestibuls des hôtels où les clients viennent discrètement faire leur marché. Et quelques minutes plus tard, un homme leur indique de la main le numéro de la chambre où elles sont attendues. Toujours dans un souci de discrétion, le salaire est délivré sous une enveloppe barrée du mot "cadeau".
  • Elie Nahas, proxénète de luxe
Tous ces détails, The Hollywood Reporter, les a obtenus par les témoignages de "vétérantes" de la prostitution à Paris et à Cannes, mais aussi et surtout par celui du Libanais Elie Nahas. C'est par lui que l'un des plus gros scandales de proxénitisme a éclaté à Cannes. C'était en 2007. Cette année-là, les enquêteurs de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains démantèlent un vaste réseau de prostitution de luxe sur la côte d'Azur. Elie Nahas, homme d'affaires et "homme à tout faire" de Moatassem Khadafi — décédé en 2011 — est alors soupçonné d'en être le principal organisateur. Le Libanais, âgé de 48 ans, réfugié au Liban, a depuis été condamné (en octobre 2012) par le tribunal correctionnel de Marseille à huit ans de prison pour proxénétisme.

"Tout le monde le sait, chaque année, pour le festival, entre 30 et 40 yachts de luxe arrivent dans la baie de Cannes. Ils appartiennent à des gens richissimes. Chaque bateau a à bord une dizaine de filles ; ce sont des top model qui sont nues ou à moitié nues toute la journée, on leur sert de la drogue et de l'alcool à volonté.

Le matin, elles attendent leur fameuse enveloppe, raconte Elie Nahas. Cela fait 60 ans que ça dure [...] Certaines d'entre elles, perçoivent jusquà 40 000 dollars pour la soirée. Ce sont les Arabes qui sont les plus généreux. Si une fille leur plait, ils peuvent débourser beaucoup d'argent."

Pour reconnaître ces prostituées de luxe, un bon coup d'œil suffit, note enfin le quotidien américain. Comme l'avait écrit le célébrissime critique cinéma Roger Ebert (décédé le 4 avril dernier) dans un tweet : "Les prostituées à Cannes sont partout. Elles sont faciles à reconnaître : ce sont celles qui sont très bien habillées et qui ne fument pas".


Dessin de Falco
Source Courrier International

mardi 21 mai 2013

Billets-Infographie



Infographie

Le monde expliqué en 100 personnes.
Une visualisation des principaux indicateurs de développement et données démographiques.

L'auteur : Jack Hagley est infographiste à Londres.
“C’est un e-mail envoyé à la chaîne qui circulait il y a des années qui m’a inspiré cette infographie. Il est affiché chez ma mère depuis ce temps-là, et j’ai toujours eu envie d’en faire quelque chose.
Certes, beaucoup de choses importantes ne sont pas réductibles à des statistiques, mais pour peu que l’on en fasse une utilisation raisonnable les chiffres ont des histoires à nous raconter sur le monde dans lequel nous vivons.
Etre infographiste, c’est être sensible à ces histoires, et essayer de les raconter visuellement le mieux possible. Peut-être certains de ceux qui verront mon infographie y trouveront-ils à leur tour l’inspiration.”

Source Courrier International

mercredi 15 mai 2013

Billets-Pédophilie des prêtres



Difficile d'enquêter sur la pédophilie des prêtres

Le correspondant de la chaîne France 24 en Pologne Gulliver Cragg et son cameraman Tomasz Lubik ont porté plainte pour séquestration contre le curé d'une paroisse de Szczecin (dans le nord-est du pays), rapporte le quotidien Gazeta Wyborcza.

Gulliver Cragg prépare actuellement un reportage sur les prêtres pédophiles en Pologne, en se fondant sur le livre d'Ekke Overbeek, correspondant de la presse néerlandaise et belge en Pologne. Grâce au témoignage de l'une des victimes, ils ont pu retrouver l'adresse du prélat. Voulant l'interroger, ils sont allés lui rendre visite mais la rencontre a tourné court : le prêtre les a enfermés dans une pièce. Ils ont pu se libérer après s'être débattus. L'incident a été enregistré avec une caméra cachée.

Dessin de Côté.
Source Courrier International

lundi 6 mai 2013

Billets-Sauvons Hollande !



Sauvons Hollande !

Le président a beau être très critiqué, la France comme l'Europe devront bien s'en accommoder et œuvrer à sa réussite, estime ce journaliste allemand. Car l'échec de François Hollande, ce serait l'échec de toute l'Europe.

En Allemagne ce sont les années 1920, en France les années 1930, mais dans les deux pays ces époques sont considérées de la même façon : annonciatrices de troubles à venir. La crise économique mondiale avait frappé la France plus tard que d’autres pays, mais elle n’en avait été que plus brutale. La situation socio-économique avait été aggravée par une crise politique et morale. Les réformes s’étaient enlisées, et les gens, écœurés par les “affaires” et les scandales, s’étaient tournés vers les extrêmes, à gauche comme à droite. Le peuple avait sombré dans le désespoir.

Aujourd’hui, nombreux sont les Français qui éprouvent une sensation de déjà-vu. Il est frappant de constater à quel point les observateurs ont recours ces temps-ci à des analogies avec les années 1930 pour faire peur à la nation. Une fois de plus, la crise économique et financière semble aller de pair avec la déchéance politique et morale. Une fois de plus, beaucoup de gens, écœurés, se détournent des forces politiques traditionnelles au profit des extrêmes. Et une fois de plus la France sombre dans un pessimisme infiniment plus dangereux que l’absence de croissance et le chômage à 10 %. Les derniers scandales en date, en particulier les mensonges éhontés de l’ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, n’ont fait qu’empoisonner un peu plus l’atmosphère. Au pessimisme s’ajoute désormais la rancœur. Un mélange explosif. C’est maintenant que l’on aurait besoin du président. Ce serait à lui de montrer la voie aux Français. Or que fait François Hollande ? Il hoche la tête et attend des jours meilleurs. C’est ce que beaucoup pensent, tant en France qu’à l’étranger. Ce n’est pas tout à fait juste, car Hollande, à sa façon prudente et mesurée, a accompli bien des choses. Son programme cette année comprend la réforme du marché du travail, du système de retraite et de la politique familiale, autant de dossiers épineux. Mais il ne parvient pas à donner une orientation d’ensemble à sa politique. On voit mal quelle France il souhaite vraiment, et dans quelle Europe. Il faudrait pourtant que les citoyens sachent au nom de quoi ils doivent accepter de faire des sacrifices.

On reconnaît les grands politiciens, pour ne pas dire les grands hommes d’Etat, au “récit” qu’ils brossent de leurs propres agissements, et qui leur donne du sens. Charles de Gaulle promettait la “grandeur” aux Français. Helmut Kohl était le “chancelier de l’unité”. John F. Kennedy s’était mis en scène comme le jeune rénovateur de l’Amérique. D’autres, quoique de moindre envergure, ont su le faire également : Nicolas Sarkozy garantissait une “rupture” avec la République poussiéreuse de Chirac ; Angela Merkel se bat comme une “ménagère souabe” pour un budget solide au sein de la zone euro. Mais que nous raconte Hollande ? Rien ? Ce serait encore quelque chose. Certes, le président est dans une situation difficile. La Constitution et le peuple lui attribuent un rôle écrasant, conçu autrefois par de Gaulle. Le chef de l’Etat doit non seulement incarner la nation, mais aussi la guider, la sauver, et lui servir d’inspiration. Ce qui, de nos jours, est trop demander, car depuis l’époque du Général la souveraineté nationale s’est recroquevillée. Les frontières ont disparu, l’économie et les finances se développent à l’échelle planétaire. La monnaie est battue non à Paris, mais en Europe. Conséquences : l’homme de l’Elysée ne peut plus que rarement prendre en main le destin de son peuple, et ne peut donc que décevoir ; Sarkozy aussi en a fait l’expérience.

A long terme, la République va devoir envisager de répartir le pouvoir qu’il lui reste sur diverses épaules, pour qu’un individu ne se retrouve pas à incarner seul de trop grands espoirs. En revanche, à moyen terme, il va falloir qu’elle s’en sorte avec ce président-là. Cela vaut également pour l’Allemagne et l’Europe, lesquelles ont intérêt à ce qu’Hollande réussisse. L’Union européenne et son euro peuvent encore financer une banqueroute chypriote, voire une Italie coincée. Mais une France paralysée qui se complairait dans sa morosité finirait à la longue par la détruire. Par conséquent, un seul mot d’ordre : sauvons Hollande !Il pourrait être utile de remettre en branle le tandem franco-allemand. Extérieurement du moins, depuis l’élection d’Hollande, il donne l’impression d’être figé – au détriment des deux pays. Seule, la France est trop faible pour diriger l’Europe. Paradoxalement, l’Allemagne, elle, est trop forte pour prendre seule la tête de l’UE. Une Allemagne dominante entraîne l’hostilité des autres peuples. La déplorable colère que suscite Berlin en Grèce et en Italie montre que l’Allemagne doit au plus vite se trouver un partenaire afin que les responsabilités soient partagées. Et il n’y a que la France qui soit capable de jouer ce rôle.L’histoire du siècle dernier n’est pas en train de se répéter. Les Etats d’Europe ne vont pas de nouveau s’entre-déchirer dans une guerre fratricide. Mais, si l’on ne tient pas compte de ces signes avant-coureurs, ce sont d’autres catastrophes qui guettent les Français, les Allemands, et tous les Européens.

Dessin de Haro de Reijger, Pays-Bas
Source Courrier International

Billets-Marcel Rufo, chroniqueur infantilisant



Marcel Rufo, chroniqueur infantilisant

Il comprend tout, il excuse tout, psychologise à outrance. Mais quelle mouche a piqué France Inter d'inviter un pédopsychiatre au petit-dej ?

Vous avez beau l'éviter autant que possible, Marcel Rufo, comme l'enfan­ce, finit toujours par vous rattraper un jour. Depuis mi-février, le pédo-psychiatre polymédiatique impose aux auditeurs de France Inter une très étrange consultation, chaque matin, à 8h40, juste après la revue de presse. C'est un moment gênant, confus, qui donne l'impression que votre grand-père a fait intrusion dans le studio pour rabâcher ses vieilles histoires. Il recycle d'anciennes chroniques, puis s'égare en parlant de rugby, de rougets à l'huile d'olive, de balades à la tombée de la nuit...

Françoise Dolto proposait de s'adresser aux enfants comme à des adultes. Rufo, c'est l'inverse : il vous parle comme si vous aviez 8 ans, expliquant qu'il n'est pas si grave de « tricher à l'école » ou qu'on « ne peut pas bien travailler le ventre vide ». Merci papy ! Parfois, on sent Patrick Cohen un peu fébrile sur ses relances : « Mais pourquoi cet intérêt pour les dinosaures, Marcel ? » (on imagine, à côté, le rictus des chroniqueurs Thomas Legrand ou Bernard Guetta).

Difficile de savoir pourquoi France Inter a recruté ce professeur de bon sens, surtout à cet horaire voué à l'actualité chaude. Pour rassurer, entre deux infos déprimantes, l'enfant que chaque auditeur cache en lui ? De fait, les chroniques de cet « optimiste bavard » ont ce petit parfum de confiture à l'ancienne enrobant une madeleine un peu molle. En l'écoutant, il n'est pas impossible que certains auditeurs se remettent discrètement à sucer leur pouce... Il arrive aussi que sa chronique soit involontairement plus drôle que la pastille humoristique de Ben ou de Sophia Aram. Avec des développements tordus, quasi surréalistes : écoutez celle du 20 février sur la « névrose infantile » des sénateurs !

Bien sûr, nous n'avons rien contre ce médecin, sans doute excellent praticien à l'hôpital, dont le travail sur les pathologies des ados a été remarqué (il a dirigé la Maison de Solenn, à Paris, et ouvert l'Espace méditerranéen de l'adolescence, à Marseille). Mais la répétition de ses diagnostics minute calibrés pour le spectacle – sur France 3, France 5, Europe 1 et France Inter – peut provoquer certains effets secondaires indésirables. Rufo élucubre en roue libre et tranche trop vite. Oscar Pistorius aurait tué sa petite amie ? C'est parce qu'il a souffert de son handicap dans son enfance... Jérôme Cahuzac a menti ? « C'est un homme fragile », un pauvre boxeur qui se bat contre ses démons intérieurs. En psychologisant à outrance, Rufo humanise – et donc dédouane. Il y a dans chaque coupable une ex-victime. Pas de responsabilité politique : la priorité, c'est de consoler le garçonnet Cahuzac en lui caressant les cheveux.

Nous sommes un peu injustes, Marcel Rufo défend aussi l'autorité. Dans son dernier livre, Grands-parents, à vous de jouer (Anne Carrière), le pédopsychiatre demande aux aïeuls de participer à l'éducation des enfants. En précisant qu'il faut être discret, imposer une distance, savoir aussi se faire rare pour rester désirable. Certes, il a raison, mais pourquoi ne s'écoute-t-il pas lui-même ? Pourquoi avoir accepté l'exercice d'une chronique radio quotidienne ? Les psys disent souvent qu'il faut apprendre à dire non. Pourquoi le prurit de notoriété prend-il alors toujours le dessus ? Pour panser un trauma de l'enfance ? Pauvre Marcel, qui diagnostique la France entière, alors que c'est lui le symptôme qui nous inquiète le plus.

Source Télérama

dimanche 5 mai 2013

Billets-Traçabilité de la filière textile



Traçabilité de la filière textile

S'ils pouvaient indiquer la provenance, comme au rayon boucherie…
Sweatshop, Pakistan.
Sweatshop, Chine.
Votre couturière : 14 ans, de Bombay, Inde.
Votre couturière : 12 ans, du Bangladesh.

Le bilan de l'effondrement d'un immeuble de la périphérie de Dacca abritant des ateliers de confection, le 24 avril, s'est alourdi : ce 3 mai, il a dépassé les 500 morts, après que 41 nouveaux corps ont été dégagés des décombres. Il s'agit de la pire catastrophe industrielle de l'histoire de ce pays pauvre d'Asie du Sud.

Jeudi 2 mai, le secteur textile au Bangladesh a relancé sa production après une fermeture de huit jours provoquée par l'effondrement de l'immeuble. Des millions d'ouvriers ont repris le travail dans des zones industrielles situées autour de la capitale, où ils fabriquent à une cadence effrénée des vêtements destinés à des marques occidentales comme Walmart et H&M.

Le pape François a dénoncé, le 1er mai, le "travail d'esclave" imposé à ces travailleurs : "Trente-huit euros par mois pour vivre, tel était le salaire de ces gens qui ont trouvé la mort", a-t-il déclaré dans un sermon prononcé lors d'une messe privée. "Ne pas verser un salaire juste, ne pas donner du travail parce qu'on ne regarde que les comptes d'une entreprise, rechercher le seul profit : tout cela est contraire à Dieu !". A Dieu et à trois mots – liberté, égalité, fraternité – dont l'humanité tout entière pourrait faire sa devise.

 Dessin de Martyn Turner, paru dans The Irish Times

Source Courrier International

samedi 4 mai 2013

Recettes Desserts-Cobbler aux cerises



Cobbler aux cerises

Préparation : 10 mn
Cuisson : 30 mn
Pour 6 personnes
400 g de cerises
10 g de sucre
1 cuillère à soupe de farine
Pour la pâte :
125 g de farine
60 g de beurre mou
80 g de sucre
1 blanc d’œuf
6 cl de lait d’épeautre ou de vache
1 cuillère à café rase de levure chimique
1. Dénoyautez les cerises. Saupoudrez-les de sucre et de farine, mélangez et versez dans un plat à tarte de 26 cm de diamètre.
2. Pour préparer la pâte, mélangez la farine, le beurre mou et la levure ensemble jusqu’à ne plus avoir aucun morceau de beurre.
3. Ajoutez-y le sucre et le blanc d’œuf, mélangez à la spatule. Puis incorporez progressivement le lait
4. Déposez par cuillerées ce mélange sur les cerises en aplatissant légèrement les monticules de pâte.
5. Enfournez dans le four préchauffé à 180°C pour 30 à 35 min.
Le cobbler est une spécialité de la cuisine américaine. C’est une couche de fruits recouverte par une pâte type quatre quarts, plutôt moelleuse. C’est différent des crumbles qui sont eux recouverts d’une pâte sablée, plutôt croustillante. Le résultat est un vrai délice !