dimanche 2 août 2020

Lectures Henning MANKELL-L’Homme qui souriait


Henning MANKELL L’Homme qui souriait 
Traduit du Suédois par Anna Gibson 

(4ème de couverture) Une chaise au milieu de la route, dans le brouillard. Et sur cette chaise un mannequin de taille humaine. Le vieil avocat Gustaf Torstensson freine brutalement, sort de sa voiture. Ce sera son dernier geste d’homme vivant. Pendant ce temps, le commissaire Kurt Wallander erre sur les plages infinies de l’ile danoise de Jylland. Il est venu là pour prendre une décision : quitter définitivement la police. C’est alors qu’une vieille connaissance, l’avocat Sten Torstensson, fait irruption dans sa retraite de vent et de dunes. Son pères est mort sur une route aux environs d’Ystad ; il refuse de croire à la thèse de l’accident. Wallander, lui, refuse de l’aider. Mais le joue où il retourne au commissariat pour signer enfin sa lettre de démission, il apprend l’assassinat de Sten Torstensson. Wallander déchire sa lettre. Dans la traque qui s’engage alors, il découvre un réseau criminel d’une nature effrayante. Derrière, tirant les ficelles, se profile un homme singulier. Un homme élégant et sur de lui, habitué à ce qu’on lui obéisse. Un homme qui sourit toujours. Henning Mankell, né en 1948, partage sa vie entre le Mozambique et la Suède. Ecrivain multiforme – auteur de théâtre, d’ouvrage pour la jeunesse, d’essais et de contes philosophiques – il est célèbre dans le monde entier pour sa série d’enquêtes policières menées par l’inspecteur Wallander. 

(Les personnages principaux :) Kurt Wallander, Martinsson, Ann-Britt Höglund, Nyberg. 

(1ere phrase :) Le brouillard. Comme l’approche d’un prédateur silencieux. 

(Dernière phrase :) Elle était exactement comme dans son souvenir. 421 pages – Editions Seuil - février 2005, pour la traduction française 

(Aide mémoire perso :) «L’homme qui souriait» est un polar comme je les aime, avec beaucoup de recul, pas d’omniscience ou omnipotence du héros : le commissaire Wallander. C’est vrai, c’est rassurant de constater qu’il n’y a pas que les lecteurs et les acteurs de la «vraie vie» qui peuvent avoir des doutes et des errements, nos héros aussi ! Le commissaire Wallander n’est pas dans sa forme optimale quand on entame cet épisode. Il ne se remet pas d’avoir tué un homme, dans l’exercice de ses fonctions. Il ne sait plus pour quoi il vit, comment il peut continuer à exercer son métier, … une belle crise d’existentialisme qui le laisse sur le carreau. En train de ruminer et de se détruire mentalement dans l’exil danois d’une plage déserte et balayée par les vents, il se voit retrouvé et abordé par un ancien ami, qui vient lui demander de l’aide suite à la mort de son père qu’il ne croit pas naturelle. Mais il n’est plus encore le commissaire Wallander. Il est une âme errante qui n’a pas encore décidé … et il est incapable de répondre à la demande qui lui est faite. Revenant à Ystadt, sa ville suèdoise, enfin déterminé à quitter la police, il est amené à virer de bord à 180° en découvrant que l’ami venu lui demander son aide vient d’être assassiné. C’était le stimulus qui lui manquait, … et qui nous permet de lire le xième épisode de ce commissaire Wallander. C’est subtilement agencé. On est dans le noir complet, à l’image des jours de l’hiver suèdois. Et on lit, on lit …! Ca donne très sérieusement envie d’ingurgiter la série complète. Beaucoup de sujets sont abordés avec finesse ; de la société suédoise à la petitesse de l ‘âme humaine confrontée à la fascination de l’argent, … Mention spéciale pour le démarrage et la description de l’assassinat initial du vieil avocat. Une petite merveille d’étrangeté et de bizarrerie. Et certainement mention spéciale aussi pour la traduction… transparente.

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