jeudi 14 janvier 2010

Lectures Henning MANKELL-La Muraille Invisible

Henning MANKELL
La Muraille Invisible

Traduit du Suédois par Anna Gibson
(4ème de couverture)
L’automne est revenu à Ystad. Tynnes Falk, consultant en informatique, s’écroule mort devant un distributeur bancaire. Au même moment, deux adolescentes tuent sauvagement un chauffeur de taxi. La plus âgée s’enfuit du commissariat. Son corps est retrouvé à l’intérieur d’un transformateur à haute tension. C’est alors que Wallander découvre le sanctuaire clandestin de Falk.L’univers qui se dévoile peu à peu aux enquêteurs – grâce à la complicité d’un jeune hacker surdoué – est vertigineux. L’ennemi se révèle à la fois omniprésent et invisible. A ceci près qu’il menace les centres financiers de la planète. Confronté à l’enquête la plus difficile de sa carrière, Wallander est plus seul que jamais. Peut-il encore se fier à ses collègues ? Qu’en est-il de la Suède où des adolescentes passent à l’acte à coups de marteau ? Et où ceux qui le peuvent cherchent à quitter le pays. Wallander, lui, n’a pas le choix. Il reste. Contre toute attente, une femme va croiser sa route…
Henning Mankell, né en 1948, partage sa vie entre le Mozambique et la Suéde. Ecrivain multiforme, il a reçu de l’Académie suédoise le Grand Prix de la littérature policière. Déjà parus au Seuil : Le Guerrier solitaire, La Cinquième Femme, Les Morts de la Saint-Jean.
(Les personnages principaux :)
Kurt Wallander, Martinsson, Ann-Britt Höglund, Hansson, Lisa Holgersson, Nyberg, Robert Nodin, Thynnes Falk, Linda.
(1ere phrase :)
Le vent décrut en début de soirée, puis ce fut le calme plat.
(Dernière phrase :)
Ce qui avait réellement déclenché l’effondrement des cours.
427 pages – Editions Seuil
(Aide mémoire perso :)
Kurt Wallander, quinquagénaire divorcé et diabétique, a une fille qui vit ailleurs et semble un cousin germain de Harry Bosch. En cet automne suédois, à Ystadt, il a fort à faire. Deux adolescentes assassinent un vieux chauffeur de taxi et semblent n’en éprouver aucun remord. La plus âgée s’enfuit du commissariat pour être retrouvée morte dans un transformateur électrique, plongeant Ystadt dans le noir. Par ailleurs, un homme, informaticien doué, meurt devant un distributeur à billets. Les trois morts sont reliés par un réseau complexe allant jusqu’en Angola en passant par le Pakistan. Des gens en veulent aux centres financiers internationaux, dégoûtés de la misère africaine et de l’attitude des pays riches, pensant en ce sens que le monde n’en vaut pas la peine. Ils ont tissé leur toile via des paramètres informatiques compliqués qu’un jeune hacker repenti, Robert Modin va tenter de démêler. D’autre part, Wallander est accusé et vilipendé par la presse parce qu’il a giflé une des adolescentes qui agressait sa mère. Même Martinsson, son fidèle bras droit, lui retire sa confiance et conspire contre lui. Ses collègues l’abandonnent et malgré tout, il continue, nuits d’insomnie sur nuits d’insomnie, seule son enquête compte car il sent que les enjeux sont graves. La solitude de Wallander ajoute à la noirceur des circonstances. Peut-il encore se fier aux femmes ? La fin fera apparaître un rayon de soleil en la personne de Linda, sa fille.
Ce roman de Mankell, traite de la mise en échec de la mondialisation. Le livre est plutôt volumineux car l’enquête est lente, Wallander est à la fois un instinctif et un raisonneur. On se rend compte que son travail de policier est une suite de détails anodins répétitifs surtout, comme si le fait de revoir les choses relançait la réflexion. A la fin, le mystère n’est pas totalement résolu, ce qui doit être le cas d’une bonne partie des enquêtes de police. Réalisme donc. Enfin, on notera malgré une stature de héros qui dort peu et ne vit que par son devoir Wallander est un personnage attachant et jamais l’auteur ne se laisse piéger par le manichéisme inhérent au genre : Carter et Falk ont de bonnes raisons d’agir ainsi même si leur projet est fou. Wallander est trop replié sur lui-même pour susciter la compassion. Les autres ne le comprennent pas toujours mais il ne les ménage pas non plus. Reste un petit bijou de cohérence. On en peut que saluer l’imagination incroyable de Mankell et un réel professionnalisme dans son travail d’écrivain de policiers.

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